En effet, après avoir lu, in extenso, les décisions d’exclusion définitive de Emmanuel Kueka et de Alex Nguepi le 2 août 2022, il apparaît, manifestement, que le Comité national de médiation et d’arbitrage (Cnma) de cette formation politique de l’opposition camerounaise a, d’ores et déjà, entamé le nettoyage des écuries d’augias. Et pour cause: bien de frasques ont été imputées à des militants, qui ont été, après investigation, qualifiés d’indisciplinés. D’où la sanction qui leur a été, in extremis, infligée par cet organe en charge de régler les cas de déviances comportementales des uns et des autres. Entre autres cas d’écarts de comportement notés figurent:
fausse déclaration sur la date d’adhésion ;
cartes inconnues dans les données de production du parti;
militants inconnus dans les unités indiquées et dans les données de production du parti;
non-représentation de toutes les fédérations départementales dans la liste.
De manière globale, il est important de relever qu’après le déroulement du renouvellement de ces organes de base, chaque responsable dûment élu ne fera pas plus de cinq ans à un poste donné conformément aux principes normatifs et statuaires du Mrc. Par la suite, ces renouvellements, c’est le constat qui a été fait à posteriori, se sont tenu zone par zone suivant la méthode choisie. Au demeurant, au-delà des formes d’excroissances dont mention a été faite supra, il apparaît, en général, que le parti est infiltré dans toutes la région de l’Ouest et, singulièrement, dans tous les départements. Après avoir remarqué cela, le parti a décidé d’accorder la légitimité à tous les responsables élus et consacrés. En fait, la majorité des militants infiltrés se recrute parmi plusieurs acteurs qui sont voilés sous la bannière du parti et qui ont usé de tous les moyens pour devenir, eux aussi, des responsables. Mais grâce à l’informatisation du fichier militant du parti, bien de ripoux ont été débusqués et écartés, illico presto, de la course électorale. De même à la faveur du vote numérique et centralisé, approche innovante opérationnalisée par le Mrc, des cartes inconnues dans les données de production du parti, des militants inconnus dans les unités indiquées et dans les données de production ont été identifiés et dévoilés, puis les auteurs du faux et d’usage de faux ont été disqualifiés et leurs listes de candidature rejetées in fine.
Après investigation sur le terrain, il est apparu que bien de cadres du parti au pouvoir ont financé les dossiers de candidature de certains militants du Mrc, voire ont supervisé les candidatures dans le parti. A défaut de le faire, ils ont cherché à corrompre des responsables, qui ont postulé pour devenir des élus. Lorsqu’ils savent donc que l’on ne peut voter pour leur formation politique aux échéances électorales, ils essayent d’infiltrer, de financer et de contrôler les responsables du Mrc. Dans bien de départements à l’Ouest, des cas d’infiltration ont été répertoriés. A témoin, dans le département de la Mifi, il y a un ancien responsable du Sdf (Social democratic front) qui a établi plus d’un millier de fausses cartes du parti. Dans les Bamboutos, un ministre de la République a financé une liste de candidature. Question de positionner son affidé et de contrôler le département, voire la région. Dans la Menoua, il y a eu des responsables du parti au pouvoir pilotés par un membre du gouvernement et plusieurs maires, qui ont, eux aussi, commis cette basse besogne. Dans le Haut-Nkam, un cadre de l’Union des mouvements socialistes(Ums) a voulu prendre en otage des militants du Mrc. Mais en vain!
Au regard de ces formes d’infiltration du Mrc, l’enjeu des renouvellements des organes de base internes du parti a consisté à conforter les responsables qui sont contrôlés par la base. Toute chose permettant de débarrasser et d’expurger le parti de l’ivraie constituée des militants cagoulés et infiltrés. Au finish, à travers le démantèlement de ces pseudo candidatures financées par tel ou tel autre adversaire, le parti anticipe sur les éventuelles destructions et divisions de cette formation politique. L’entame du nettoyage des écuries d’augias, dont le premier épisode a fait tomber ses rideaux en fin juillet 2022 dans la région de l’Ouest, devra, dans les prochains jours, se poursuivre dans celle du Littoral.
Sans doute, d’autres formes de déviances comportementales vont-elles être constatées et sanctionnées par le Comité national de médiation et d’arbitrage (Cnma), lequel veille sur le respect de la discipline et sur la conformité des candidatures avec les principes régulant le vote numérique et centralisé. Jamais un sans deux! Si les cas d’infiltration et de financement des candidatures ont été dévoilés et sanctionnés au cours du renouvellement des organes de base internes, il est fort possible que de telles scories soient, à nouveau, produites dans la région du Littoral, laquelle est la prochaine aire culturelle, où vont se dérouler ces renouvellements. Wait and see !