Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Le Cameroun envoie depuis 2014 et ce de manière consécutive les troupes au sein de la mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca). Sur les 16.934 soldats de la paix que compte cette mission onusienne forte de quatorze pays, le Cameroun à lui seul fournit plus de 1.090 hommes, soit 750 appartenant au Bataillon d’infanterie (Cmrbat), 320 appartenant aux deux unités de police constituées (Upc), auxquels s’ajoutent de nombreux officiers d’Etat-major, observateurs militaires, policiers individuels et fonctionnaires des services de l’administration pénitentiaire occupant divers postes de responsabilité au sein du dispositif de la mission dans le pays voisin.
« Je vous demande de garder toujours scintillant le blason et le drapeau camerounais qui vous sont confiés ce jour. Qu’ils brillent de tout leur éclat au milieu des étendards des autres treize pays fournisseurs de troupes à la mission Minusca et soient ramenés au pays immaculés, purs, intacts, sans tâche ni impureté », a martelé le patron de la Défense.
Il s’agit d’un contingent qui a été bien formé, a explicité Joseph Beti Assomo tout en précisant que la première vague a pris la route pour la Rca depuis le 15 septembre.
« Ils ont été formés pendant une période de trois mois par des instructeurs nationaux triés sur le volet et ayant des certifications onusiennes dans leurs domaines de compétence respectifs », a confié le ministre en soulignant qu’ils ont été tous rationnellement et méthodiquement sélectionnés,
conformément aux règles en vigueur dans les Forces de Défense et de sécurité (Fds), aux exigences et normes onusiennes en la matière. Bien plus, ils ont bénéficié d’une formation complète sur la panoplie des équipements qu’ils vont retrouver sur le terrain et qui ont été dupliqués sur le site de Motcheboum à la faveur d’un contrat d’acquisition des matériels de formation, complété par certains équipements rapatriés du théâtre centrafricain et paramétrés pour les besoins de la formation. Par ailleurs, en ce qui concerne l’utilisation de ces équipements, le Mindef a d’emblée indiqué que les matériels sont la propriété du Cameroun et qu’ ils doivent être utilisés avec précaution, professionnalisme et esprit de responsabilité, dans l’intérêt exclusif de la mission et qu’en tout état de cause, tout usage abusif ou inapproprié pourrait inéluctablement donner lieu à de fâcheuses conséquences pour les auteurs à qui des sanctions disciplinaires voire pécuniaires seront appliquées s’il le faut, sans préjudice d’autres diligences et poursuites administratives voire judiciaires en cas de négligence avérée et après enquête appropriée.
« Les actes de déshonneur, de trafics, d’abus et d’exploitation sexuels susceptibles de ternir l’image de marque de notre pays doivent particulièrement être évités ; tout comme il est important de respecter scrupuleusement les protocoles opérationnels en vigueur au sein de la Mission », a explicité le Mindef sur cette utilisation.
Il s’agira, a-t-il résumé, d’une tolérance zéro.
« Les actes de déshonneur, de trafics, d’abus et d’exploitation sexuels susceptibles de ternir l’image de marque de notre pays doivent particulièrement être évités ; tout comme il est important de respecter scrupuleusement les protocoles opérationnels en vigueur au sein de la mission », les a-t-il mis en garde.
L’Ecole de formation aux opérations de maintien de la paix de Motcheboum
Cette école a été créée par le décret présidentiel N°2023/399 du 4 septembre 2023. Elle est installée dans la Région de l’Est, dans la commune de Doumé. Cette réalisation du chef de l’Etat vise à capitaliser et partager l’expérience acquise à travers les longues années de participation du Cameroun dans les missions de paix ; à optimiser le rendement de cette infrastructure pour la formation pré-déploiement des opérations de maintien de la paix, des personnels, contingents camerounais et, à l’avenir, des contingents étrangers ; à consolider l’autonomisation des capacités du pays dans le domaine de la formation aux opérations de maintien de la paix ; à positionner clairement le Cameroun comme un pôle d’excellence en la matière en arrimant cette nouvelle école aux standards internationaux avec l’appui et l’accompagnement de ses partenaires, au premier rang desquels l’Organisation des Nations Unies ; à consolider le leadership du Cameroun dans la sous-région en tant que pays exportateur de paix. Il y a d’ajouter qu’autour du Mindef, il y avait le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, Joseph Anderson Le, préfet du département du Haut-Nyong ; le sous-préfet de l’arrondissement de Doumé, le maire de Doumé, aussi bien que les autorités traditionnelles et religieuses tout autant que le gratin militaire.