Par Joël Onana
Pour ce faire, dans un avis au public signé récemment, le chef d’agence, Armand Lengué Koum, invite les « pharmacies, supermarchés, grands magasins, boulangeries et propriétaires de commerces à venir procéder aux échanges de billets en pièces de monnaie, tous les lundis, mardis et mercredis de 7 h à 10 h ».
Selon ce responsable de la banque centrale, l’opération vise à lutter contre la rareté des pièces de monnaie dans la capitale économique du Cameroun. D’après de bonnes sources, la déclaration du chef de l’agence de la BEAC de Douala n’est que la matérialisation d’une instruction du gouverneur de la banque centrale. En effet, dans une circulaire datée du 13 août 2024, Yvon Sana Bangui enjoint les services de la Beac de disséminer les pièces de monnaie dans les circuits économiques de la Cemac, afin d’éviter la pénurie observée dans de nombreuses villes de cet espace communautaire.
« Il m’a été donné de constater que, nonobstant l’approvisionnement de tous les centres de la banque en abondante quantité de pièces de monnaie, objet de la commande de 150 millions de pièces (…) de la gamme 2006, la dissémination de ces pièces au sein du public, à travers les prélèvements massifs à nos guichets, reste timorée », constate le gouverneur. Aussi, ce dernier instruit-il ses services de « procéder à une dissémination rapide et ciblée au sein du public des pièces de monnaie déjà reçues. »
Pour rappel, la pénurie de pièces de monnaie est devenue quasi permanente dans la zone Cemac depuis plusieurs années, en raison de l’émergence de réseaux d’exportation de ces pièces vers un pays asiatique, après leur collecte dans les salles de jeux et autres circuits informels. À l’origine de cette pratique, apprend-on à la banque centrale, se trouve la valorisation dans les activités de bijouterie du métal de base servant à la fabrication desdites pièces.
Afin de résorber définitivement ce problème, la Beac annonce la mise en circulation, au cours de l’année en cours, d’une nouvelle gamme de pièces. Celle-ci, apprend-on officiellement, devrait être fabriquée à partir d’une matière première ne correspondant pas aux usages pour lesquels les pièces de monnaie sont souvent exportées.