Par Arlette Akoumou Nga
Le 30 septembre 2024, le directeur général du Port autonome de Douala (Pad), Cyrus Ngo’o, et le représentant régional Afrique centrale d’Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP), Kumar Mohan, ont signé une convention de partenariat pour la construction d’une zone industrielle de 500 hectares sur les berges de la Dibamba à Missolé 1, localité située sur la route nationale 3 (Douala-Yaoundé), à une dizaine de kilomètres de la capitale économique camerounaise.
Le projet comprend une zone industrialo-portuaire de 350 hectares, incluant des unités agro-industrielles, un parc à bois et un port de pêche ; une zone logistique attenante à la zone industrielle de 100 hectares, et un espace de vie de 50 hectares. D’après la convention, des sociétés de projet seront créées, chacune ayant la responsabilité du développement d’une composante spécifique.
Ainsi, pour la réalisation et la gestion de la zone logistique multimodale, une société de projet dénommée Dibamba Douala Port Logistics Platform (Ddlp) sera créée, au sein de laquelle le Pad et Arise IIP seront co-actionnaires. Pour la réalisation de la plateforme industrielle intégrée, Arise IIP devra créer une société de projet dont elle détiendra en totalité le capital social, et qui aura la charge de concevoir, financer, aménager, gérer et entretenir cette plateforme.
La réalisation de composantes supplémentaires, comme la zone résidentielle, pourra se faire sur la base d’accords spécifiques, précise l’accord. Ce projet, objet d’un mémorandum d’entente signé entre le Pad et Arise IIP en mars dernier, sera réalisé en mode partenariat public-privé (Ppp) pour une durée de 12 ans. Il sera entièrement financé par Arise IIP à hauteur de 230 milliards de Fcfa hors taxes et se déroulera en deux phases indissociables. La première phase portera sur l’aménagement de la zone logistique multimodale pour un coût de 160 milliards de Fcfa, tandis que la seconde phase concernera l’aménagement de la plateforme industrielle intégrée pour 70 milliards de Fcfa.
Les ressources du projet proviendront de la mise à disposition des parcelles et de la rémunération des services fournis aux usagers et aux investisseurs de la zone. Le Pad percevra les redevances d’usage dues à l’autorité portuaire pour l’occupation du domaine public portuaire. Concernant la zone logistique multimodale, le Pad percevra également une redevance fixe et une redevance variable, qui seront indiquées dans le plan d’affaires et reprises dans le cahier des charges. Pour la plateforme industrielle intégrée, l’autorité portuaire percevra une redevance fixe calculée sur les parcelles occupées.
Selon le Pad, le projet pourrait générer environ 500 000 emplois directs et indirects. Il favorisera la mise en place d’un écosystème industriel et d’un hub multimodal intégré et interconnecté au port de Douala et à l’hinterland par voie d’eau, grâce au fleuve Dibamba, ainsi que par connexion ferroviaire. Joseph Nguene Nteppe, chef de division de l’analyse et de la coopération au Pad, précise que « ce projet vise à résoudre les défis économiques et logistiques actuels de la place portuaire de Douala ».
Les études d’impact environnemental devraient s’achever en décembre prochain. La clôture financière est prévue pour mars 2025, et le début des travaux pour décembre 2025. En rappel, Arise IIP est une filiale du groupe Arise, un développeur et opérateur panafricain de parcs industriels. Propriété du milliardaire indien Gagan Gupta, ce groupe basé à Dubaï, aux Émirats arabes unis, a déjà aménagé des zones industrielles en Afrique, notamment au Gabon, au Togo, au Bénin et au Nigeria.
« Nos zones industrielles en Côte d’Ivoire et au Tchad sont en cours de développement et seront principalement dédiées à la transformation des produits agricoles locaux ».
explique le groupe.