Par Félix Cyriaque Ebolé Bola
La suppression définitive des subventions sur les carburants devrait être le point d’orgue de la mission d’évaluation actuelle du Fonds monétaire international (Fmi) au Cameroun, a-t-on appris lundi de sources autorisées au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Cette levée du soutien de l’Etat, au prix des carburants à la pompe, devrait s’accompagner d’une hausse généralisée des coûts des produits de première nécessité, mais aussi de l’inflation évaluée, en moyenne annuelle à 5,7% à fin juin par l’Institut national de la statistique (Ins).
Le président Paul Biya, lors de son dernier discours de fin d’année, avait déjà préparé le terrain à cet effet :
« L’année dernière, le gouvernement a été amené à procéder à un léger relèvement des prix des carburants à la pompe. Grâce à cette mesure, la subvention des produits pétroliers, qui était de plus de 1000 milliards de FCfa en 2022, a été réduite à environ 640 milliards de FCfa en 2023. Cependant, cette subvention continue de peser significativement sur le Trésor public. Nous n’aurons très certainement pas d’autre choix, que de la réduire de nouveau. Nous veillerons néanmoins à ce que les ajustements nécessaires n’impactent pas substantiellement le pouvoir d’achat des ménages.»
Le 1er février 2023 en effet, le litre de super, de gasoil et de pétrole vendu aux industriels avait connu des hausses de l’ordre de 15%, 25,2% et 36,5%, respectivement, entraînant ainsi le renchérissement des prix des denrées de grande consommation.
En décembre suivant, le Fmi estimait entre autres que
«l’élimination progressive des subventions aux carburants, tout en atténuant les effets sur les groupes de population vulnérables peuvent concourir à dégager une marge de manœuvre supplémentaire destinée au financement des investissements productifs et des dépenses sociales».
Les administrateurs de l’institution financière,
“avec laquelle le pays est engagé sur un programme de réforme économique soutenu de la facilité élargie de crédit (Fec) et du mécanisme élargi de crédit (Medc), «insistent sur la nécessité de continuer à supprimer progressivement les subventions aux carburants tout en accompagnant par des mesures d’atténuation en faveur des populations les plus vulnérables».
Pour l’année courante, rappelle-t-on, les subventions visant à stabiliser les prix à la pompe sont évaluées à 63,6 milliards FCfa par le gouvernement, qui appréhende manifestement des troubles sociaux en cas de nouvelle levée du soutien des prix, surtout à la veille d’une année d’élection présidentielle.