Par Arlette Akoumou Nga
« L’Agence nationale nigériane de gestion des urgences ne peut plus se permettre d’attendre. » « Nous appelons le gouvernement fédéral, les bailleurs de fonds internationaux, les Ong et les philanthropes à nous venir en aide. » Les mots sont du responsable de l’Information de l’Etat de Kogi, dans le centre du Nigeria, qui s’est exprimé devant la presse, lundi 14 octobre, alors que les autorités locales se disent débordées face aux inondations qui touchent la région depuis plus d’un mois : mi-septembre déjà, l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) s’inquiétait des conséquences des crues des cours d’eau de la région après une intense saison des pluies.
Selon les chiffres communiqués par l’administration, les inondations ont ravagé plus de 200 localités et près de deux millions de personnes sont actuellement sans abri. Des écoles et des hôpitaux ont également été détruits.
« Dans mon village, il y a entre 22 et 25 maisons : toutes ont été détruites et toutes les cultures ont été emportées ! »
Certains déplacés ont heureusement pu trouver refuge chez des proches, comme Mamat Ibrahim, une habitante de l’Etat de Kogi jointe par la rédaction de RFI en langue haoussa : « Le niveau de l’eau est si haut cette année ! Et chaque jour, c’est pire ! Dans mon village, il y a entre 22 et 25 maisons : toutes ont été détruites et toutes les cultures ont été emportées. Les légumes, les herbes, le riz, le maïs : tout ! Nous avons dû fuir avant-hier et, aujourd’hui, je me trouve chez mon frère », raconte-t-elle. Selon Umar Mahmud, responsable de la gestion des catastrophes de la Croix-Rouge à Kogi, au moins 60 000 hectares de terres agricoles ont été détruits dans l’Etat à cause des crues.
Toujours selon les autorités locales – qui craignent désormais que ces inondations ne deviennent les pires qu’ait jamais connu l’Etat de Kogi -, leur plan d’alerte précoce a, jusqu’ici, permis d’éviter toute perte en vie humaine. Mais elles se rendent désormais à l’évidence : leurs ressources actuelles ne seront pas suffisantes pour continuer à faire face à la montée des eaux et aux besoins des sinistrés. Sandra Musa, de l’Agence de gestion des urgences Sema, exhorte quant à elle les habitants à partir, s’inquiétant que les inondations puissent entraîner des pénuries alimentaires et des épidémies de choléra.