Par Rostand TCHAMI
«Systèmes, approches et outils innovants pour accélérer l’accès à un service durable d’eau et d’assainissement pour tous ». Tel est le thème de la 90e session du Conseil scientifique et technique de l’Association africaine de l’eau qui s’est ouverte hier, à Abidjan en Côte d’Ivoire, en présence du ministre d’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité, Bouake Fofana. Une assise qui se tient au moment où environ 2,1 milliards de personnes, soit 30% de la population mondiale, n’ont toujours pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable, et 4,5 milliards, soit 60%, ne disposent pas de services d’assainissement adéquats.
Normal que dans les prises de parole de circonstance, le directeur général de la Sodeci, Ahmadou Bakayoko souligne que : « les défis à relever pour favoriser l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement à tous, sont prépondérants mais pas insurmontables ». C’est pourquoi à l’attention des experts réunis pour la 90e session du Conseil scientifique et technique de l’Association africaine de l’eau, le ministre Bouaké Fofana précise :
« nous voulons une autosuffisance en eau potable et la sécurité sanitaire. Certains pays ont fait des efforts importants et ont progressé de manière spectaculaire. Il faut les encourager et continuer à les aider ».
Sauf qu’à en croire Sylvain Usher, directeur exécutif De l’Aae, le continent africain reste à la traîne, dans la course à l’atteinte de cet objectif d’ici à l’an 2030, échéance fixée par la communauté internationale. Mais il n’a pas manqué de souligner les efforts de l’Aae pour améliorer la situation.
« Environ 350 millions de personnes bénéficient de l’impact des activités de l’Association africaine de l’eau, pour l’alimentation en eau potable, et parmi elles, 285 millions vivent en zone urbaine, et 65 millions en milieu rural. En ce qui concerne l’assainissement, l’Aae influence la qualité des services de plus de 110 millions de personnes vivant en milieu urbain, sur le continent africain “.
a-t-il indiqué tout en regrettant que cela ne soit malheureusement pas ” suffisant “.
Organisation panafricaine
Selon lui, « Ce retard de l’Afrique dans l’atteinte de ses objectifs lié à l’eau et l’assainissement pour le bien-être de ses populations, a des causes endogène et exogènes, et qui interpellent l’Association africaine de l’eau qui se doit de jouer sa partition en tant qu’unique organisation panafricaine du secteur et qui s’est fixé pour mandat de renforcer les capacités des acteurs pour une meilleure performance du service ». C’est dans ce sillage que vont se tenir, pendant quatre jours, des séries d’exposés pour suffisamment étoffer les experts venus de tout bord. L’objectif étant que ces derniers puissent enfin trouver des solutions pérennes aux difficultés que rencontre l’Afrique en matière d’accès à l’eau potable. Faut-il le souligner, ces assises de tiennent en prélude au 21e congrès international et exposition de l’Aae, prévu du 19 au 23 février 2023 à Abidjan en Côte d’ivoire.