Par Arlette Akoumou Nga
Otto Pérez Molina, ancien général à la retraite, a été déclaré «pénalement responsable» d’association illicite et de complicité de fraude douanière par un tribunal de la capitale spécialisé dans les affaires les plus graves. Il a été condamné à huit ans de prison pour chaque infraction, soit un total de seize ans – sans possibilité de libération anticipée – assortis d’une amende de 1 million de dollars (940’000 francs).
Une peine identique a été prononcée à l’encontre de son ancienne vice-présidente Roxana Baldetti. Tous deux ont en revanche été acquittés du délit d’enrichissement illicite.
«Le tribunal n’a aucun doute sur le fait qu’il y a eu à un moment une sorte d’augmentation illicite du patrimoine», a affirmé la juge Katty Sarceno, admettant toutefois que l’accusation n’avait pas été en mesure de le prouver.
Il a l’intention de faire appel
Otto Pérez Molina, 72 ans, a démissionné de la présidence du Guatemala le 3 septembre 2015 et a été emprisonné le jour même après des manifestations massives, à la suite d’un scandale mis à jour par la Commission de l’Onu contre l’impunité au Guatemala (Cicig) en collaboration avec le Parquet spécial contre l’impunité.
«Je me sens vraiment frustré, je me sens déçu», a réagi Otto Pérez Molina devant la presse, après sa condamnation. Avant le verdict, il avait déclaré avoir «foi et espoir» d’être acquitté. Il a fait part de son intention de faire appel.
Selon l’enquête, quelque 3,5 millions de dollars (3,3 millions de francs) de pots-de-vin ont été versés tandis que le montant détourné par le biais de l’évasion fiscale a atteint près de 10 millions de dollars (9,4 millions de francs) au cours de l’opération portant sur 2013 à 2015.