Par Sandra Embollo
Un juge fédéral américain a offert, vendredi 7 avril, une victoire aux opposants à l’avortement en décidant de suspendre l’autorisation de mise sur le marché de la mifépristone, l’une des deux pilules abortives agréées dans le pays depuis plus de 20 ans.
Une décision qui, dans la pratique, empêche sa prescription dans l’ensemble du pays y compris les États qui protègent l’accès à l’Ivg. Joe Biden a dénoncé une attaque “sans précédent” contre le droit à l’avortement.
La personnalité de ce juge, nommé par Donald Trump est largement commentée, outre-Atlantique. En déposant son dossier sur le bureau du juge Matthew Kacsmaryk, l’association anti-avortement à l’origine de la plainte savait qu’elle frappait à la bonne porte. Avant d’être nommé par l’ex-président républicain, il défendait une association de droite religieuse opposée à l’avortement.
“Fou dangereux” pour les démocrates et béni par les conservateurs
Matthew Kacsmaryk, 45 ans, est qualifié de “fou dangereux” par les démocrates, les plus conservateurs l’adorent. Bien que le juge soit installé à Amarillo, au Texas, la particularité du système américain fait que son jugement vaut pour tout le pays car il vise une agence fédérale : celle du médicament (Fda).
La décision du juge conservateur n’est pas une surprise, surtout quand l’on sait qu’il avait fustigé les adultes faisant passer “leurs désirs érotiques” avant “le sort des foetus”. Matthew Kacsmaryk transcrit dans la loi ce pour quoi il a été choisi et applique sans doute ses convictions personnelles. Qu’il ait rendu sa décision le week-end de Pâques, jour du Vendredi Saint n’est certainement pas un hasard.