Par Sandra Embollo
” L’Allemagne est active au Mali, avec les Nations-unies, les organisations non gouvernementales et les 300 personnes de notre société pour la coopération internationale. Il ne s’agit pas de coopérer financièrement avec le gouvernement militaire malien, il s’agit d’activités sur le terrain qui se veulent au plus proches de la population ».
a déclaré Jochen Flasbarth, le secrétaire d’État au ministère allemand du Développement.
C’est donc ainsi qu’il définit et justifie la position de Berlin qui, même après le retrait de la Bundeswehr du Mali, d’ici à la fin de l’année, veut poursuivre son aide au développement, voire la renforcer dans la région du Sahel.
Cette interview est une réponse aux propos de la ministre française des Affaires étrangère dans les colonnes du même journal. Catherine Colonna avait indirectement conseillé à Berlin de faire preuve de clairvoyance et de suivre le même chemin que la France. Les autorités françaises avaient, en retirant leurs troupes, mis fin également aux coopérations.
“Je ne partage pas ce point de vue français, a expliqué Jochen Flasbarth. Nous ne sommes pas naïfs à l’égard du gouvernement malien mais si l’on n’aide pas les gens sur place, dans leur vie quotidienne, il n’y a plus de levier pour changer son comportement ».
Avec un millier de soldats environ, l’Allemagne est le plus important contributeur occidental à la Minusma. Le pays avait prévu de se retirer progressivement d’ici à mai 2024 mais la décision de l’Onu de mettre terme à la mission avec effet immédiat a précipité les choses. Tous les pays participant à la mission onusienne doivent désormais se concentrer sur l’organisation du retrait de leurs troupes, qui devra être bouclé d’ici au 31 décembre 2023.
De son côté, le ministre malien de la Défense a assuré Berlin du «soutien » des autorités maliennes pour un retrait ordonné de ses troupes de la mission de l’Onu, Minusma, d’ici à la fin 2023, a annoncé le jeudi dernier, le ministère de la Défense allemand.