Par Sandra Embollo
Un enseignant a été poignardé à mort ce 13 octobre à Arras, dans le nord de la France, par un homme armé d’un couteau et criant «Allah Akbar». Deux autres personnes ont été grièvement blessées, dont un agent de sécurité «entre la vie et la mort», selon une source proche du dossier citée par l’AFP. L’agresseur, qui a été interpellé, est âgé de 20 ans. D’origine ingouche, il était fiché pour radicalisme. «Il faisait l’objet depuis cet été de multiples techniques de renseignement et de mesures de surveillance actives, il était sous écoute et faisait l’objet de surveillances physiques», souligne une source proche du dossier, citée par Le Figaro.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé avoir ouvert une enquête pour «assassinat en relation avec une entreprise terroriste», «tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes». «Il m’a demandé si j’étais professeur d’histoire-géographie» Un large périmètre de sécurité a été établi autour de l’établissement, où la police, les pompiers et les secours étaient déployés, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des parents étaient présents devant le lycée, d’où les élèves étaient visibles à travers les fenêtres. Les lycéens et le personnel du lycée ont été confinés dans l’établissement, a précisé une source policière. Un enseignant de philosophie ayant assisté à l’attaque a décrit un mouvement de panique au moment de l’intercours, quand les élèves du collège se sont retrouvés face à un homme armé. «Il a agressé un personnel de la cantine, j’ai voulu descendre pour intervenir, il s’est tourné vers moi, m’a poursuivi et m’a demandé si j’étais professeur d’histoire-géographie», a-t-il ajouté. Selon lui, la victime est un professeur de français du collège. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent un jeune homme, pantalon noir et veste grise, se battant avec plusieurs adultes dans la cour de l’établissement, visiblement avec une arme à la main, avant de se diriger vers la porte de l’établissement. Ces faits ont lieu presque trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, un enseignant d’histoire-géographie de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, une dizaine de jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression.