Par Julie Peh
Au Gabon, il y a deux semaines, les militaires du Comité pour la transition et la restauration des institutions, dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema ont décidé que désormais, tous les lundis matin, les élèves des écoles primaires, collèges et lycées du pays doivent participer à la levée du drapeau et chanter l’hymne national avant d’entrer en classe.
Alors ceux qui ne respectent pas cette consigne sont sévèrement sanctionnés. Des élèves du lycée Nelson Mandela de Libreville viennent d’en faire les frais. Ils ont été traduits en conseil de discipline le 20 octobre au motif qu’ils auraient parodié l’hymne national lors d’une cérémonie de descente du drapeau national le 13 octobre dernier.
« Ils ne sont à blâmer que si on leur a appris à chanter l’hymne en classe »
C’est une affaire qui serait peut-être passée inaperçue si elle n’avait pas été filmée. Tout est en effet parti d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. On y voit des élèves mal chanter l’hymne national et un autre éclater de rire. Les huit élèves concernés ont été identifiés. Traduits en conseil de discipline en présence de leurs parents, ils ont été sanctionnés : deux élèves ont écopé d’une exclusion définitive, quatre sont exclus pour sept jours, un a été exclu pour trois jours, le dernier a été acquitté.
Leur attitude est considérée comme un manque de civisme et de patriotisme. Vice-président de l’Association des parents d’élèves du lycée Nelson Mandela, M. Pambou, a assisté à ce conseil de discipline.
« Ce sont nos enfants, ils ont fauté, ils peuvent être certainement pardonnés, excusés. Ces enfants malheureusement font école », souligne-t-il.
Leader syndical de l’éducation nationale, Marcel Libama, par ailleurs député de la transition, estime que les sanctions sont disproportionnées :
« Les enfants ne sont à blâmer que si on leur a appris à chanter l’hymne en classe, on leur a appris des attitudes à avoir lorsqu’on chante l’hymne national. Mais si ça n’a pas été fait par l’établissement, je crois que les enfants ne sont pas à blâmer, les enfants ne sont pas à sanctionner ! »
Le rapport du conseil de discipline sera transmis au ministère qui décidera en dernier ressort.