Par Serge Aimé BIKOI
Le gouvernement fait, de prime abord, le constat selon lequel au bout de plusieurs décennies d’expérimentation et de maturation politiques, le Cameroun peut se féliciter d’avancées remarquables réalisées dans le domaine de la démocratisation. R. E. Sadi en veut pour preuves matérielles les acquis engrangés relativement à la consécration des libertés individuelle et collective. Il cite, dans la même veine, la floraison des organes de presse, des radios, des chaînes de télévision, où l’on note une liberté de ton. Eu égard à ces bienfaits du processus de démocratisation, le ministre de la Communication (Mincom)
“en appelle, une fois de plus, à la retenue et au sens de responsabilité de tous dans l’exercice du droit légitime à la liberté, qui ne saurait verser dans l’outrance et l’outrage, bafouer les valeurs sociétales fondamentales ou contrevenir aux normes basiques de la démocratie et de l’Etat de droit”.
Le porte-parole du gouvernement ajoute que la liberté dont nous tirons fierté aujourd’hui plus qu’hier ne saurait donner à quiconque la latitude d’attenter aux institutions de la République, ni à l’honorabilité de celles et de ceux qui les incarnent au premier rang desquels le président de la république, qui a été librement et majoritairement élu par ses concitoyens.
À la lumière de cette mise en garde, R.E.Sadi “estime qu’il est inacceptable que des compatriotes, fussent-ils des leaders de partis politiques ou dopinion, usent de propos irrévérencieux, injurieux, voire offensants à l’égard de celui qui préside, légitimement et avec bonheur, aux destinées du Cameroun”.
Cette sortie publique du porte-voix du gouvernement vient accentuer le système d’embrigadement des courants dopinion et des libertés d’expression, de penser ayant cours ces derniers jours au Cameroun. Le ministre de l’Administration territoriale (Minat), le conseil national de la communication (Cnc), le préfet du département du Mfoundi ont, chacun, mis en garde les Hommes politiques et les Hommes de médias sur les écarts de langage récurrents dans les médias audiovisuels. Dans le département du Mfoundi, tout contrevenant risque, d’ailleurs, une déportation hors de Yaoundé.