Par Armand Soussia
Junior Ngombe, connu sous le pseudonyme de JunioNG32 sur TikTok, a été ” kidnappé” selon son avocat , hier soir aux alentours de 20 heures. Actuellement détenu au Groupement de Gendarmerie Territoriale de Douala, il est en cours de transfert au Secrétariat d’État à la Gendarmerie à Yaoundé. Ce jeune influenceur est reconnu pour ses vidéos incitant les jeunes Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales.
Junior Ngombe, qui se présente désormais comme un fervent défenseur de la participation civique, a utilisé ses plateformes sociales pour encourager les jeunes à exercer leur droit de vote. Ses appels constants à l’inscription électorale ont résonné auprès de nombreux jeunes Camerounais, faisant de lui une figure influente dans la communauté.
Cependant, cette influence n’a pas été sans conséquences. L’arrestation de Junior Ngombe soulève des questions inquiétantes sur les libertés civiles au Cameroun. Pourquoi un jeune homme prônant la participation électorale et l’engagement civique se retrouve-t-il ainsi en détention ?
Le Cameroun est-il en train de devenir un pays liberticide, où la liberté d’expression et l’engagement civique sont réprimés ? Cet incident, s’il demeure , pourrait bien illustrer une tendance inquiétante de suppression des voix dissidentes et des défenseurs de la démocratie.
”Hier il a été kidnappé aux environs de 20 heures et gardé au Groupement de Compagnie Gendarmerie de Douala. Je suis la première personne qu’il a rencontrée depuis lors autour de 11 heures aujourd’hui, sans avoir rien mis sous la dent ou bu depuis son arrestation.”
Une équipe de trois personnes est venue spécialement de Yaoundé, pour le capturer. Je me suis rapproché de cette équipe et rien ne filtre.
“Nous on exécute les ordres. Nous sommes du SED”.
Vous avez une mandat?
“Nous sommes du renseignement. Nous ne sommes pas dans vos choses”.
“Maître nous on ne fait pas la politique. Nous sommes en opération. Les ordres peuvent venir du plus haut. Nos supérieurs nous disent allez, on va”.
Nous venons de nous séparer et jusqu’à présent je n’ai aucune motif de son interpellation” rapporte Me Fabien Kegne son avocat.
Les proches ,les partisans de Junior Ngombe et la diapora camerounaise expriment leur inquiétude et leur colère face à cette situation. Beaucoup craignent que cette arrestation soit une tentative de décourager les jeunes de s’engager politiquement et de s’exprimer librement.
L’opinion publique et les organisations de défense des droits de l’homme suivent de près l’évolution de cette affaire. Une enquête indépendante est nécessaire pour déterminer les raisons exactes de l’arrestation de Junior Ngombe et pour garantir qu’il soit traité conformément aux lois et aux droits internationaux.
En attendant, la question demeure : le Cameroun est-il en train de restreindre les libertés fondamentales de ses citoyens ? Le cas de Junior Ngombe pourrait bien être un indicateur préoccupant de l’état actuel des droits civiques dans le pays.
Les autorités camerounaises doivent maintenant faire face à un examen minutieux de leurs actions et répondre aux préoccupations croissantes concernant la liberté d’expression et le droit à la participation politique de leurs citoyens.