Par Léopold DASSI NDJIDJOU
La visite Volker Türk, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (Hcdh) au Cameroun du 5 au 7 août 2024, à l’invitation du président de la République Paul Biya a laissé sur le bas-côté de la route Mandela care center qui ne décolère pas. Avec ses partenaires internationaux, la déception est collective et réelle. Ils sont déçus de
« cette manie des autorités camerounaises de caporaliser les organisations de la société civile acquises à sa cause en vue de vernir l’absence de volonté politique de Yaoundé, contrairement aux instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme ».
Dans la foulée, ils n’ont pas la dent tendre à l’endroit de l’émissaire onusien. Ils lui rappellent que
« la démocratie des droits de l’homme a étalé ses limites dans le monde et que le Hcdh doit œuvrer à la protection de tous les droits de l’homme pour toutes les personnes sans état d’âme ou compromission »,
avant de s’attaquer avec virulence au gouvernement de la République pour lui rappeler au devoir de se conformer stricto sensu à ses obligations positives et négatives découlant des traités internationaux des droits de l’ homme dont il est Etat-partie.
Pour ajouter une couche à l’expression du courroux, ils recommandent vivement au gouvernement camerounais des mesures spéciales conformément à ses engagements internationaux en vue de la protection effective des droits fondamentaux qui sont violés au quotidien.
Par ailleurs, Mandela center international note pour le déplorer vivement que le directeur des Nations Unies et de la coopération décentralisée au ministère des Relations extérieures (Minrex), le ministre plénipotentiaire Ebenezer Mouandjo a opté pour une vingtaine d’organisations de la société civile
« sans étoffe ni épaisseur en matière des droits de l’homme au Cameroun dans l’optique de masquer la réalité des droits humains et vernir l’absence de la volonté politique au Cameroun ».
Bien plus, on apprend à l’approche de l’élection présidentielle de 2025 que Mandela center international continue
« de noter clairement pour le déplorer et condamner énergiquement, un basculement barbare du régime de Yaoundé dans l’autoritarisme, une dictature féroce, une tyrannie aveugle, à l’approche d’une importante année électorale ».
Dans la même veine, elle continue de documenter, au quotidien, « des violations graves et massives des droits de l’homme » dans les trois crises sécuritaires simultanées dans différentes régions du Cameroun. Il s’agit notamment, annonce-t-elle, de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, caractérisée par la persistance de graves atteintes et violations des droits humains avec la privation de plus de 800.000 enfants de leur droit à l’éducation, entre autres.