Par Sandra Embollo
Le Figaro, tout comme le Parisien – dont Delon était un lecteur assidu au point de dire “J’imagine la Une du Parisien quand je partirai” -, titrent “Le dernier Samouraï” sur une photo noir et blanc du comédien au regard magnétique.
“Le Samouraï, Les Aventuriers, Le Clan des Siciliens, Le Cercle rouge… Il a passé sa vie à mourir, rarement dans son lit. Pourtant, la mort, la vraie, a tardé à venir”, écrit dans son éditorial Bertrand de Saint Vincent du Figaro. “Le dernier géant du cinéma français s’est éteint après un long crépuscule : celui des dieux”, salue l’éditorialiste.
Yves Jaeglé du Parisien souligne que “la grande star du cinéma français était un solitaire, meurtri par ses plaies d’enfance”.
Dans son article intitulé “Mort d’Alain Delon : si star, si seul”, il relève que “seuls deux hommes au monde n’ont jamais vieilli : Steve McQueen et Alain Delon. Eux et eux seuls dont des portraits à tomber des années 1960 s’affichent encore en publicités d’aujourd’hui sur papier glacé. Personne ne les a jamais supplantés.”
“Personnage tout autant qu’artiste”
C’est un cliché pleine page de l’acteur cigarette aux lèvres qu’a choisi Libération pour lui rendre hommage avec pour titre “Plein sommeil”, en référence à l’un de ses films emblématiques des années 60. Titré “Alain Delon, sombre dans la lumière”, l’édito de Didier Péron décrit un homme “magnétique et inaccessible” qui “n’a eu de cesse d’osciller entre douleur et démesure”. Evoquant un acteur qui, après deux décennies de succès, “s’est aussi évertué à tout casser à plaisir en cumulant fréquentations absurdes et productions à la chaîne”, il rappelle les propos polémiques d’Alain Delon sur l’homosexualité, considérée comme “contre-nature”. Dans la nécrologie qu’il consacre à “l’étoile du cinéma français”, Thomas Sotinel du Monde voit chez Delon l'”incarnation de l’acteur par excellence, personnage tout autant qu’artiste (…) qui aura vécu son art avec une intensité sans égale”.
“Adieu le mythe” titre Le Télégramme, tandis que Ouest France évoque “la mort d’un monstre sacré”. Critiqué pour ses positions politiques et sociétales, Alain Delon était un “acteur instinctif à la beauté incandescente mais aussi +réac+ assumé à l’ego démesuré”, peut-on lire dans Le Télégramme.
“Il était ce fauve, ce félin, ce guépard, cette panthère noire d’une élégance animale”, énumère Alexandre Poplavsky du Républicain Lorrain dans son éditorial intitulé “Alain Delon l’immortel”.