Accueil SociétéAfrique Adisi | Cameroun: La participation online des jeunes aux politiques publiques locales en crise

Adisi | Cameroun: La participation online des jeunes aux politiques publiques locales en crise

Tel est le substrat de la présentation d’un rapport de terrain présenté par l’Association pour le développement intégré et la solidarité interactive (Adisi), le 26 juin dernier à Yaoundé.

Par panorama papers
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Par Léopold DASSI NDJIDJOU

Des enquêtes menées dans 43 départements sur les 58 que compte le Cameroun ont permis de constater un déficit assez prononcé de la capitalisation du numérique, aussi bien chez les jeunes qu’au sein des exécutifs communaux en vue d’une meilleure intégration de ces derniers dans les initiatives des collectivités territoriales décentralisées.

Et pour cause ? Tout d’abord, au niveau de l’appropriation des différents textes, notamment au sujet de leur participation aux politiques publiques communales et aussi la communication et la mise à disposition des informations, on constate malheureusement que ces instruments ne sont pas assez respectés par les différentes parties à la fois les communes et les jeunes. On pense ici au Code général portant sur les collectivités territoriales décentralisées, à la Stratégie nationale de développement Snd30, au Code sur la transparence et la bonne la gouvernance, qui tous demandent aux mairies de mettre à la disposition des populations, des jeunes, des informations relatives aux différents projets de politique publique et surtout d’encourager les jeunes et à les intégrer dans le montage, le suivi et l’évaluation de ces initiatives de développement au niveau local.

En deuxième lieu, on a constaté dans le cadre de cette étude que le niveau d’acclimatation des différentes parties par rapport à l’outil internet en général et les réseaux sociaux en particulier, est problématique. Ainsi au niveau des communes, peu disposent de sites internet ou utilisent les plateformes numériques (si elles existent) pour publier, médiatiser, leurs politiques publiques. Les jeunes de leur côté, n’utilisent pas internet et les réseaux sociaux pour participer aux politiques publiques communales. C’est plus pour des affaires liées au buzz, liées à la distraction. En troisième lieu, au niveau de l’alliage internet et la participation citoyenne, on constate qu’il y a encore des réticences qui ont pour mobile la question de la légitimité, de la bonne gouvernance, voire ethnique puisque le rapport est allé au-delà de la simple photographie pour interroger du point de vue sociologique, du point de vue anthropologique, du point de vue de l’économie politique, pour voir qu’en fait, le problème est un peu plus complexe.

De ce point de vue, la question de la participation va au-delà du simple fait de l’acclimatation à l’outil internet ou alors du simple fait de l’accès à internet. On peut bien avoir internet, on peut bien être en phase avec ces nouvelles technologies, mais du moment où au niveau de la gouvernance on remarque encore des réticences dans l’implication des jeunes qui sont des « outsiders », à ce moment précis, il y a lieu d’aller plus loin dans le diagnostic aux fins également de produire des recommandations plus pointues. « Les populations devraient prendre le rapport pour découvrir les niches de collaboration pas seulement en termes de production des politiques publiques, dont d’élaboration, mais aussi des pistes qui leur permettent de mettre la pression aussi bien dans la mise en œuvre que dans l’évaluation même des politiques publiques. Donc, il y a des pistes qui sont proposées à tous les acteurs, c’est-à-dire, les communes et les jeunes », a indiqué Aristide Mono qui assurait la présentation de ce rapport.

Sur les résultats de terrain

Sur le terrain, le déficit constaté se traduit, par exemple, par la marginalisation d’internet ou des réseaux sociaux dans le choix des cadres de collaboration entre les jeunes et les communes. Le taux d’utilisation d’internet dans les différentes options de collaboration n’est que de 5,25%. Ce chiffre est le résultat de la mesure de plusieurs variables choisies pour mesurer la capitalisation d’internet ou des réseaux en vue d’une meilleure implication des jeunes dans les politiques publiques des communes. On peut citer entre autres : les taux d’utilisation de ces deux outils dans les canaux de sollicitation des jeunes par les mairies ou des communes par les jeunes qui sont respectivement de 3% et de 11% ; le taux d’utilisation d’internet dans le choix des canaux de participation des jeunes aux politiques publiques qui est de 7,88% ; et le niveau de sollicitation d’internet dans le choix des canaux de concertation entre les jeunes et les mairies qui est seulement de 4%. Cette faible capitalisation de l’outil internet et des réseaux sociaux est la conséquence de plusieurs facteurs qui n’est que de 10%. Pourtant, l’article 40 al 3 de la Loi n°2019/024 du 24 décembre 2019 portant Code général des collectivités territoriales décentralisées leur exige de disposer chacune d’un site internet. Leur présence sur les réseaux sociaux – environ 93% de taux de détention d’une page Facebook par exemple – aurait pu atténuer cette limite. Malheureusement, la plupart de ces pages (45,87%) n’ont plus connu de publication depuis 2023 et avant. En plus, il y a le désintérêt des jeunes dans la gestion des communes.

Parmi les jeunes qui ont été enquêtés, seuls 23% utilisent parfois leurs pages pour traiter de la gouvernance en général et 8% les mobilisent pour traiter de la gouvernance locale en particulier. Par ailleurs, on retient l’absence de gouvernance et de gouvernabilité qui est amplifiée par la rareté de l’information sur les politiques publiques des communes. Cette dernière situation alourdit davantage le climat de collaboration entre les gouvernants et les gouvernés communaux.

Face à cette crise de capitalisation des opportunités qu’offrent internet en général et les réseaux sociaux en particulier pour une meilleure association des jeunes aux politiques publiques communales, un panel de solutions s’offre aux parties. On a entre autres, la réduction générale de « l’illectronisme » et de l’enclavement numérique, ainsi que la promotion de « la e-démocratie » et de la « e-gouvernance locale ». Il faut par ailleurs indiquer Adisi-Cameroun créée en 2010, est une organisation de la société civile à but non lucratif et de droit camerounais qui depuis des années, travaille sur quatre axes prioritaires : – l’accès à l’information et l’open data – la liberté d’expression, de presse et dataJournalism – digital rights – études et recherches. Son siège social est à Douala la capitale économique du Cameroun ;

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