Par ICP, Avec Afp
Le fondement idéologie de cette organisation serait né au Paskistan, entre le palestinien Abdullah Yusuf Azzam, le saoudien Oussama Ben Laden et l’égyptien Ayman Al Zawahiri.
Abdullah Yusuf Azzam était perçu comme le père spirituel de Ben Laden. Il était proche des frères musulmans. Ce fut un religieux passé par l’université Al-Azhar au Caire. Dans les années 70, il devint une figure islamiste influente de Jordanie. Par la suite, il s’installa en Arabie saoudite et notamment à l’université de Djeddah où il fera la connaissance de Oussama Ben Laden jeune étudiant à cette époque. Abdullah Azzam s’installera au Pakistan pour structurer la résistance et notamment le rapprochement entre les moudjahidines afghans et le mouvement djihadiste qui était en plein essor au Proche-Orient. Il est perçu en ce moment là, comme l’imam authentique du djihadisme. Il mourra le 24 novembre 1989 à Peshawar dans un attentat à la bombe.
Oussama Ben Laden, né d’une famille proche de la famille royale saoudienne, fit lui, ses études à Djeddah (Arabie saoudite). La petite histoire dit qu’il aurait été marqué par la prise d’otages de la Grande Mosquée de la Mecque le 20 novembre 1979 par des fondamentalistes islamistes. C’est à cette époque que l’URSS décide d’envahir l’Afghanistan. La base arrière de la résistance moudjahidine et djihadiste s’organise au Pakistan. Ben Laden s’y associe et en prend le leadership par la suite. A la fin de l’occupation russe, à la fin des années 80, il décide de rentrer en Arabie saoudite sur fond de désaccord avec son pays, au regard de la position saoudienne sur la présence américaine en terre d’Islam, suite à l’invasion du Koweït par l’Irak. Il devint de fait, par la suite, ennemi public du royaume et des Etats-Unis d’Amérique. Il était notamment soupçonné d’être impliqué dans une série d’attentats à la bombe. Après un premier exil au Soudan au travers duquel il importera le djihadisme dans le continent, en 1999, il sera classé parmi les 10 criminels les plus recherchés par le FBI suite aux attentats contre les intérêts américains au Kenya et en Tanzanie. Il en fuira pour se réfugier en Afghanistan au milieu des talibans. Après les attentats du 11 septembre 2001, sa traque durera 10 ans avant que les américains ne l’abattent lors d’une opération spéciale du 2 mai 2011 au Pakistan.
Ayman Al Zawarihi, prendra la tête du groupe terroriste à la mort de Ben Laden. Il a toujours été perçu comme l’idéologue de l’organisation. Il aurait rejoint les frères musulmans dès son adolescence. Il fut diplômé de la faculté de médecine de l’université du Caire. Sa participation au groupe intégriste Le Djihad islamique ont nourri des soupçons sur sa participation à l’assassinat de Anouar El Saddate et d’autres attentats qui lui ont valu d’être condamné à mort par contumace en Egypte en 1999.
La mort de Ayman Al Zawahari est loin d’être la fin de Al-Qaeda qui reste une organisation terroriste bien présente sur une partie du monde, au Moyen-orient (Al Nustra, AQPA, Ansar Beit Al Maqdes…), en Asie (Abou Sayyaf, Jemaah Islamiyah…) et en Afrique (Al Mourabitoun, Ansar Al Sharia, Al Shabaab, Ansar Dine…) et certainement en Europe dans des réseaux plus discrets.
Le djihadisme conçu par ces trois personnes le fut dans la perspective d’un djihad global. Un djihad offensif et mondialisé qui fonctionne en réseau hiérarchisé pour une cause commune qui est celle du djihad.
La résistance en Afghanistan fut considérée par nos trois djihadistes comme résistance du monde musulman face aux croisés, assimilable pour eux à la résistance aux temps des croisades (1095-1291) ou lors de l’invasion mongole et la prise de Bagdad (1258).
Si le djihadisme contemporain promu par le trio Azzam, Ben Laden et Zawahari s’est développé tout au long de la guerre en Afghanistan depuis la base arrière du Pakistan, il a essaimé depuis dans le reste du monde.
A la fin de la guerre, au départ de l’armée russe en 1989, certains anciens combattants moudjadines et surtout djihadistes ont saisi l’occasion de la guerre de Bosnie pour venir prêter main forte à leurs « frères » d’Europe. C’est sans aucun doute la porte d’entrée du djihadisme en Europe.
Pour la France, à la fin du conflit, après les accords de Dayton (1995), la France découvrira à travers le gang de Roubaix (de Christophe Cazé et Lionel Dumont) la réalité des revenants et surtout leur dangerosité au regard de leur formation de combattant de guerre et de l’idéologie djihadiste qui les motivaient. Les attentats du 7 janvier 2015 à Paris dans les locaux de Charlie Hebdo étaient revendiqués par Al-Qaeda au Yémen.
Au même titre, l’incubation du djihadisme en Afrique est à lier à l’arrivée de Ben Laden au Soudan à la fin des années 90. Sa supposée générosité dans le pays aura participé à financer des groupes djihadistes et terroristes locaux. Quoi qu’il en soit, le groupe Al Shabaab se revendiquera de sa filiation avec Al-Qaeda. Les attentats de Nairobi et de Dar-El-Salam en 1998 et celui porté contre le destroyer américain en 2000 au large d’Aden (Yémen), sont les conséquences de cette implantation.
L’attentat du 11 septembre 2001 aux États-Unis sera le coup le plus sévère porté contre l’occident et en particulier les États-Unis d’Amérique. Cet attentat suscitera une chasse à l’homme sans précédent qui débouchera sur l’élimination de Ben Laden le 2 mai à Abbottabad au Pakistan par les forces spéciales américaines et le 30 juillet 2022 à Kaboul en Afghanistan par une frappe de drone américain…