Par Julie Peh
C’est la déclaration faite par Ibrahim Traoré, président de la transition du Burkina Faso. “Probablement. Laissons venir les choses. Ce n’est pas seulement une question de monnaie. Tout ce qui nous maintient dans l’esclavage nous allons briser ce lien”, a déclaré le dirigeant burkinabé dans une interview au journaliste Alain Foka sur Afo Média que cite Tass. Il a également souligné que la décision de se retirer de la Cédéao est “irrévocable” et qu’il n’y aura pas de négociations avec la Communauté pour un retour. Plus tôt, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a pourtant affirmé que Bamako restera membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) qui utilise le franc Cfa en tant que monnaie officielle, malgré son retrait de la Cédéao.
Structure financière de la Cédéao, l’Uemoa réunit huit pays d’Afrique de l’Ouest faisant partie de la zone du franc Cfa, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. La zone du franc Cfa est partiellement contrôlée par la Banque de France qui assure le rattachement de cette monnaie à l’euro. En décembre 2019, les pays membres de l’Uemoa ont pris la décision de modifier le mécanisme de la zone du franc Cfa et de mettre en place une monnaie unique, l’eco. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé le 28 janvier leur décision commune de quitter la Cédéao, avec effet immédiat. Ils soulignent dans un communiqué que la Cédéao, “sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses États membres et ses populations”. Ces trois pays ont déjà officiellement notifié à l’organisation leur décision.