Par Mon’Esse
Le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) a, mercredi dans la capitale camerounaise, Yaoundé, instruit le gouvernement de la Banque sous-régionale (Beac) de soumettre, d’ici fin juin à sa validation, les termes de références relatifs à l’audit du processus de recrutement des cadres supérieurs de l’Institut d’émission par un cabinet indépendant.
En octobre 2022, ledit Comité avait décidé de la suspension du controversé concours de recrutement des cadres au sein de la Beac, organisé par le gouverneur Abbas Mahamat Tolli, en attendant la réalisation d’un audit sur la question.
La même instance, présidée par le Centrafricain Jean Baptiste Ondaye, a instruit le gouvernement de la Banque de porter à l’ordre du jour d’une de ses prochaines sessions, pour examen, l’état de mise en œuvre de la résolution sus-évoquée, afin que le Comité puisse se prononcer sur la suite à réserver au processus de recrutement, qui était parcouru par de forts soupçons de népotisme.
Afin de rétablir la cohésion et la sérénité au sein de la Banque, il a été demandé à M. Ondaye de réunir le gouvernement de la Beac «afin de rappeler à l’ordre les membres du gouvernement à respecter les procédures et les résolutions prises par les organes de la Banque ainsi que les textes en vigueur, notamment le règlement intérieur du gouvernement de la Banque, qui prescrit une gestion basée sur les principes de collégialité et de respect de la hiérarchie».
Cette dernière résolution pourrait connaître de sérieux problèmes de réalisation, lorsqu’on sait le climat d’acrimonie et de défiance régnant entre Jean Baptiste Ondaye et le citoyen tchadien Abbas Mahamat Tolli.
Ainsi ce dernier, s’estimant dans son bon droit avait-il, en début novembre 2022, saisi la Cour de justice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale afin de savoir si le Comité ministériel de l’Umac est habilité à exercer un contrôle sur les actes de gestion relevant de la compétence du gouvernement de la Beac, notamment en ce qui concerne le recrutement de son personnel.
Ladite instance arbitrale avait alors retenu que, conformément aux dispositions de la Convention régissant l’Umac et les statuts de la Beac, «le recrutement des agents d’encadrement supérieur de la Beac relève de la compétence exclusive du gouvernement de la Banque, et toutes les difficultés rencontrées dans le processus de recrutement doivent être contrôlées et réglées par le conseil d’administration de la Banque».
Mais la Cour s’était également empressée de souligner que la résolution du Comité ministériel de l’Umac, du 6 octobre 2022 suspendant le processus de recrutement, «devrait être rapportée en faveur de celle du conseil d’administration de la Beac qui, au travers d’une résolution prise le 5 octobre 2022, en a autorisé la poursuite».
Au sein même du gouvernement de la Banque centrale, des voix divergentes ne cessent de se faire entendre, une bonne partie accusant Abbas Mahamat Tolli de tout décider seul.