Par Sandra Embollo
« La vie privée de nos salariés ne doit être soumise à aucun contrôle juridique et ne concerne pas l’employeur ». Le communiqué de la conférence épiscopale allemande énonce un principe apparemment élémentaire. Mais les dispositions constitutionnelles qui garantissent aux Églises un statut particulier, notamment pour le droit du travail, pouvaient avoir jusqu’à présent des conséquences radicales.
Faire son « coming out » pour un homosexuel pouvait déboucher un licenciement ; un médecin-chef dans un hôpital catholique qui avait divorcé et s’était remarié avait été remercié. Les tribunaux allemands l’avaient débouté ; il avait obtenu gain de cause devant la Cour européenne de Justice.
Les 800 000 employés de l’Église catholique en Allemagne n’auront plus à craindre de telles mesures. L’organisation Caritas, qui gère notamment des hôpitaux, s’est déclarée soulagée. La fédération des laïcs catholiques estime que l’institution pourra enfin être perçue comme chrétienne.
Des personnes queer salariées de l’Église catholique avaient publié un manifeste en début d’année et remis une pétition réclamant la fin des discriminations. Le gouvernement réfléchit à une suppression des exceptions en matière de droit social valant pour les deux Églises chrétiennes.