Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Editorial de Serge Cyrille Atonfack Guemo du Mindef
L’engagement vital pris par le Cameroun dès son accession à la souveraineté internationale se matérialise pour la première fois, lors du conflit sécessionniste des années 1967-1970 qui ensanglante alors le Nigeria voisin. En dépit des incitations nombreuses et pressantes, notre pays va résolument s’abstenir de servir de base arrière à la faction irrédentiste.
Toujours fidèle à sa nature de pupille des Nations Unies, le Cameroun va franchir un palier supplémentaire dans la concrétisation du principal idéal de cette organisation, à travers le déploiement en 1993, de nos soldats dans une mission de maintien de la paix au Cambodge. S’ensuivront d’autres déploiements du même type en diverses régions de la planète, le départ en cours du 11ème contingent de nos militaires pour la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation de la Centrafrique, étant le dernier en date d’une liste déjà fournie. Une énième projection qui, tout en rentrant en droite ligne de la profonde conviction de notre pays dans l’importance cardinale de la paix dans l’épanouissement de l’humanité, témoigne de l’estime et la confiance dont jouit notre pays sur la scène internationale. Ceci parce qu’au regard de leurs dynamiques idéologiques et fonctionnelles, les missions de maintien de la paix ne peuvent être menées à bien que par des acteurs dont la posture politique, les capacités opérationnelles et la moralité des personnels sont approuvées par les puissances mandantes, ces mêmes attitudes et aptitudes devant être légitimées sur le terrain par l’acceptation des bénéficiaires, tant les parties belligérantes que les populations civiles.
A l’adresse de ceux qui s’interrogent, à juste titre d’ailleurs, sur l’intérêt d’un tel investissement à tout point de vue coûteuse en vies humaines autant qu’en ressources matérielles, l’on peut évoquer entre autres dangers, l’éventualité d’un déversement sur notre sol, des facteurs d’insécurité provenant du Sahel, ou même des rivages de la Mer rouge. Donc, pour nos militaires des armées et de la gendarmerie aujourd’hui missionnés, le succès de la mission est un objectif primordial, qui ne peut être atteint qu’avec le souci permanent de la protection des civils. Il serait de ce fait incongru, contre-productif et voire dangereux, de se comporter en conquérants, soit par la commission d’exactions, soit même par l’entretien de quelque activité interlope.
A l’instar de leurs camarades des contingents antérieurs, ils se doivent de perpétuer cette épopée prestigieuse de notre pays, par la stricte observance des enseignements et des préceptes reçus pendant la formation pré-déploiement. Ils y sont d’autant plus obligés que par un heureux concours de circonstances, la mission du Batcam 11 en Minusca qui dure douze mois, coïncide à quelques jours près, avec le mandat d’un compatriote à la présidence de la 79ème session de l’Assemblée générale des Nations-Unies. En somme, deux occasions en une pour nos porte-étendard militaires et civils, de faire davantage entendre aux oreilles du monde entier, la voix de notre Patrie le Cameroun, ambassadeur de la paix.
Extrait de H&F du 21 septembre 2024 par Léopold DASSI NDJIDJOU