Par Sandra Embollo, Avec Afp
Cette décision a été prise sur les conseils des services de renseignement australiens, et sera mise en pratique « dès que possible », a indiqué le ministre de la Justice, Mark Dreyfus.
L’Australie est le dernier pays de l’alliance dite des Five Eyes [les « cinq yeux » sont les quatre démocraties anglophones alliées des États-Unis : Australie, Nouvelle-Zélande, Canada et Royaume-Uni] à interdire TikTok aux membres de son gouvernement, après les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et la Nouvelle-Zélande. Des mesures similaires ont été prises en France, aux Pays-Bas et au sein de la Commission européenne.
Des décisions qualifiées d’« anti-Chine » par les autorités de Pékin. Selon le réseau TikTok, ces interdictions sont « enracinées dans la xénophobie », avant de reconnaître en décembre dernier avoir collecté des données personnelles pour espionner des journalistes.
TikTok est une filiale du groupe chinois ByteDance. Elle propose pour les utilisateurs chinois une application similaire, mais distincte de celle destinée à l’international. Le patron de l’entreprise, Shou Chew, a été auditionné par le Congrès américain fin mars.Il avait alors reconnu que la plateforme avait encore d’anciennes données d’utilisateurs américains stockées sur des serveurs accessibles par des employés chinois.
Au centre des craintes des pays occidentaux, une loi chinoise de 2017 qui impose aux entreprises locales de remettre sur demande des autorités des données personnelles qui relèveraient de la sécurité nationale. La popularité de cette application de partage de vidéos courtes a explosé ces dernières années, en particulier auprès des jeunes. De nombreux ministères australiens avaient précédemment cherché à développer leur présence sur TikTok pour toucher un public plus jeune.
Au début de l’année, le gouvernement australien avait par ailleurs annoncé qu’il allait retirer les caméras de vidéosurveillance fabriquées en Chine des bureaux des responsables politiques, également pour des raisons de sécurité.