Par Arlette Akoumou Nga
Des milliers de personnes ont manifesté le 9 janvier à Sao Paulo et dans plusieurs villes du Brésil pour «défendre la démocratie» et exiger «l’emprisonnement des putschistes», au lendemain de l’assaut de partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro contre le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême, appelant à une intervention militaire pour renverser le président Luiz Inacio Lula da Silva, investi le 1er janvier. «Nous ne laisserons pas la démocratie nous échapper», a promis le président de gauche depuis Brasilia, avant de descendre la rampe du palais présidentiel, le siège du gouvernement lourdement endommagé, entouré de juges de la Cour suprême, de membres du Congrès et de gouverneurs d’Etats.
«Aujourd’hui, j’ai eu des réunions avec les présidents des trois pouvoirs, des commandants militaires, des gouverneurs d’Etats et des dirigeants de plusieurs pays. Tous unanimes pour défendre et soutenir la démocratie dans notre pays. Démocratie toujours».
a écrit Lula sur son compte Twitter.
Des marches massives dénonçant une tentative de coup d’Etat contre Lula se sont tenue également à Manaus mais également à l’étranger, notamment à New York, Buenos Aires, Berlin et Barcelone, rapporte le média argentin Ambito. Le Parti des travailleurs brésilien, dont est issu le président brésilien, avait appelé ses partisans du monde entier à descendre dans la rue pour condamner les événements violents du 8 janvier.
«Désormais, nous sommes en mobilisation permanente. […] Nous aurons des événements pour la défense de la démocratie et contre les criminels dans tout le Brésil. En plus de l’offensive judiciaire et policière, nous avons l’offensive populaire».
a déclaré la présidente du parti, Gleisi Hoffmann.
Démantèlement de campements tenus par des partisans de Jair Bolsonaro Les forces de sécurité brésiliennes ont verrouillé la zone autour du Congrès, du palais présidentiel et de la Cour suprême le 9 janvier. Erigés depuis deux mois, des campements de radicaux du camp bolsonariste ont été démantelés par les forces de l’ordre dans la capitale mais aussi à Rio de Janeiro. Il a souvent fallu plusieurs heures aux forces de l’ordre pour les évacuer non sans tensions.
«Les putschistes responsables de la destruction des propriétés publiques à Brasilia seront punis»
a promis Lula.
La prise d’assaut des lieux de pouvoirs a déclenché un tollé international, de Washington à Moscou. Le Kremlin a condamné l’intrusion et a affirmé «soutenir pleinement» Lula.
«Nous condamnons de la manière la plus ferme les actions des instigateurs des troubles et soutenons pleinement le président brésilien Lula da Silva»
a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Le président américain Joseph Biden a également jugé «scandaleuses» les violences des manifestants bolsonaristes.
«Les institutions démocratiques du Brésil ont tout notre soutien et la volonté du peuple brésilien ne doit pas être sapée»
a martelé le locataire de la Maison Blanche.
«La volonté du peuple brésilien et les institutions démocratiques doivent être respectées ! Le président Lula peut compter sur le soutien indéfectible de la France»
a tweeté le président français Emmanuel Macron, en français et en portugais.