Par Sandra Embollo
Selon Damiba, le renversement du président démocratiquement élu en janvier était « nécessaire et indispensable ».
« C’était avant tout une question de survie pour notre nation ». Même si c’était « peut-être répréhensible au regard des principes chers aux Nations Unies et à la communauté internationale dans son ensemble ».
a souligné le chef de la junte du Faso.
Le coup d’État du Burkina Faso est intervenu à la suite de prises de contrôle similaires au Mali et en Guinée, renforçant les craintes d’un recul de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Beaucoup dans ces pays et aussi au Burkina Faso, cependant, ont soutenu la prise de contrôle militaire, frustrés par l’incapacité du gouvernement précédent à endiguer la violence islamiste extrémiste qui a tué des milliers de personnes et déplacé au moins 2 millions de personnes. Pourtant, la violence n’a pas diminué au cours des mois qui ont suivi la prise de pouvoir de Damiba. Plus tôt ce mois-ci, il a également pris le poste de ministre de la Défense après avoir démis de ses fonctions un général de brigade.
Le dirigeant du Burkina Faso a déclaré vendredi que son gouvernement de transition resterait au pouvoir pendant près de deux ans de plus malgré les appels des voisins ouest-africains pour un retour plus rapide au régime démocratique. Mais Damiba n’a donné aucune date précise pour la tenue de nouvelles élections dans son discours à l’Assemblée générale de l’Onu.
Il a toutefois averti que l’insurrection islamique en proie au Burkina Faso présentait également des risques pour la sécurité du reste du monde, soulignant que l’Europe « est le continent le plus proche de l’Afrique ».
« Aucune précaution ou mesure de prévention n’empêchera le terrorisme de traverser l’Atlantique si le Sahel est abandonné », a déclaré Damiba. « Rien ne pourra empêcher la jeunesse des pays du Sahel et de ses environs de céder à la tentation d’une immigration périlleuse vers l’Europe par le Sahara et la Méditerranée si cette jeunesse n’a plus d’espoir en restant chez elle ».
