Par Sandra Embollo
L’ancien colonisateur, déjà mis sur la touche, voit avec inquiétude le rapprochement entre Ouagadougou et Téhéran, une manœuvre qui promet de bouleverser les équilibres régionaux.
Ce mardi, une rencontre virtuelle entre hommes d’affaires burkinabè et iraniens a marqué une nouvelle étape dans ce rapprochement. Initiée par l’ambassade du Burkina Faso en Iran, cette visioconférence avait pour objectif de tisser des liens économiques plus étroits entre les deux nations.
L’ambassadeur Mohamadi Kaboré a mis en avant des secteurs clés tels que l’agriculture, l’agro-industrie, les énergies renouvelables, ainsi que le transfert de technologie et l’innovation.
Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large du Burkina Faso de diversifier ses partenariats économiques, s’éloignant encore plus de l’orbite française.
Pour Ouagadougou, il s’agit d’explorer de nouvelles pistes de croissance et de développement, en s’appuyant sur l’expertise iranienne dans des domaines stratégiques.
Le choix du Burkina Faso de faire de l’Iran un partenaire commercial n’est pas anodin compte tenu de son passif avec la France.
Et pour cause, ce pays, sous sanctions occidentales, offre au Burkina Faso une alternative aux modèles de développement traditionnels proposés par l’Occident.
Cette collaboration pourrait permettre au pays de gagner en autonomie économique, tout en bénéficiant de technologies et de savoir-faire adaptés à ses besoins spécifiques.
Pour la France, ce rapprochement entre le Burkina Faso et l’Iran est perçu comme un nouveau revers diplomatique dans la région. Paris, qui peine déjà à maintenir son influence en Afrique de l’Ouest, voit d’un mauvais œil l’arrivée d’un acteur aussi controversé que l’Iran dans son ancien pré carré.
Cette situation illustre la complexité des relations internationales dans la région, où les anciennes puissances coloniales voient leur influence s’éroder au profit de nouveaux acteurs. Le Burkina Faso, en diversifiant ses partenariats, cherche à s’affirmer sur la scène internationale et à tracer sa propre voie de développement, quitte à froisser ses anciens alliés.
