Par Sandra Embollo
Seize autres dirigeants et militants de l’opposition en exil, dont les noms ont été rayés des listes électorales, ont été interdits de se présenter à des élections pendant vingt ans et condamnés à une amende de 2 500 dollars chacun, selon la Commission électorale nationale.
Le Parti du peuple cambodgien (CPP) du Premier ministre Hun Sen, qui dirige le pays d’une main de fer, n’aura pratiquement pas d’adversaire aux élections de dimanche, le principal mouvement d’opposition, le Parti de la bougie, ayant été exclu du scrutin pour ne pas s’être enregistré correctement auprès de la commission électorale.
Sam Rainsy, qui a été condamné à une amende de 5 000 dollars, est accusé d’avoir été « le meneur » d’une campagne ayant consisté à appeler les électeurs à « détruire ou annuler les bulletins de vote », selon la commission électorale. Les députés cambodgiens ont entériné récemment une réforme du code électoral visant à exclure des élections les adversaires en exil de Hun Sen. Ceux qui ne votent pas aux prochaines élections ne pourront pas se présenter comme candidats aux élections ultérieures.
Il est également interdit d’appeler les électeurs à déposer des bulletins non valides. Au cours des derniers jours, Sam Rainsy a appelé les électeurs cambodgiens à rendre leurs bulletins de vote non valides. « Cela donne aux Cambodgiens un moyen d’appeler à des élections authentiques », a-t-il tweeté lundi. Sam Rainsy vit en exil en France depuis 2015 pour éviter la prison en raison de condamnations qui, selon lui, sont motivées par des considérations politiques.
Plusieurs membres du Parti de la bougie ont été arrêtés. Deux membres du parti ont été arrêtés vendredi sous l’accusation d’avoir incité les électeurs à déposer des bulletins non valides, et deux autres lundi pour les mêmes raisons, selon le média pro-gouvernemental Fresh News. Hun Sen est accusé par les défenseurs des droits de l’Homme d’avoir utilisé le système judiciaire pour museler l’opposition. Le principal opposant politique, Kem Sokha, a été condamné début mars à 27 ans de prison pour trahison. Un verdict dont le politicien, assigné à résidence, a fait appel.