Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Après 2017, le pays de Paul Biya tient à revoir sa copie au sujet de sa coopération militaire à travers le monde. A cet effet, une vingtaine des officiers de l’Armée, les attachés de défense et les conseillers militaires en l’occurrence, venus des quatre coins de la planète ont répondu présents à cet appel républicain et stratégique dans un monde dont la bipolarisation est en construction aux bruits des obus. Tout en indiquant le thème de la conférence « la coopération militaire camerounaise à l’ère du retour à la multipolarisation de la puissance en relations internationales », le Mindef a dans son discours d’ouverture indiqué que les travaux permettront de faire le point des activités de ces officiers et d’esquisser des perspectives pour l’avenir. « Un avenir qui devra sans coup férir être plus radieux, pour notre coopération de défense », souligne-t-il.
Davantage, ajoute-t-il, ces travaux « donneront notamment au Commandement l’opportunité de recueillir la perception et de comprendre les enjeux de nos différents partenaires et de vous donner des orientations générales et spécifiques, bref une feuille de route, à vous qui animez au quotidien notre partenariat de défense sous l’autorité de nos chefs de mission diplomatique. » Dans ce sillage, Joseph Beti Assomo fait le constat que depuis la première conférence du genre, son département ministériel a noté de nombreuses améliorations dans les rendus des missions et bureaux militaires. Par ailleurs, il rassure que le Cameroun a vu son rayonnement international s’accroitre au plan de la Défense et de la sécurité.
« En effet, sous la très haute et sage houlette du chef de l’Etat, chef des Forces armées, Son Excellence Paul Biya, nous avons renforcé nos partenariats traditionnels et nouer de nouvelles alliances qui valent aujourd’hui au Cameroun notoriété et respectabilité en Afrique et hors du continent ».
déclare-t-il.
A titre d’illustration, le ministre a évoqué le nombre des stagiaires à l’étranger qui a fortement augmenté grâce aux offres accrues des partenaires du Cameroun.
Aussi les Forces de Défense sont régulièrement invitées à prendre part à des exercices, conférences et séminaires internationaux. Bien plus, l’intérêt des pays étrangers pour les écoles militaires du pays, est également grandissant. « Le nombre d’accords de partenariat signé dans le domaine de la Défense a significativement augmenté plusieurs accords sont en gestation avancée. Dans la même veine, notre présence s’est améliorée et partant notre représentativité au sein des organisations internationales en charge des questions de sécurité, notamment l’Onu à New York ; l’Union africaine à Addis-Abeba ; l’Union européenne à Bruxelles et la Ceeac à Libreville », a insisté le ministre. Toujours dans son mot de circonstance, Joseph Beti Assomo a exhorté les militaires opérant à l’étranger auprès des missions diplomatiques de l’obligation de poursuivre cet élan dans le strict respect des intérêts du pays.
« C’est pourquoi je saisis cette occasion pour féliciter ceux parmi vous qui s’illustrent par leur proactivité, par leur engagement, par leur efficacité et aussi leur compte rendu, rapports des notes de conjoncture et d’analyse de la vie sécuritaire et politique des pays ou Organisations internationales auprès desquels ils ont été accrédités ».
a insisté le Mindef.
En outre, il a fait savoir que le haut commandement demeure conscient des difficultés auxquelles ces militaires font parfois face dans leur travail au quotidien. Il a évoqué à ce sujet la prise en charge de la scolarité de leurs enfants et de l’assurance santé, l’amortissement de leurs véhicules de fonction et de services. En déclarant l’ouverture des travaux, et au regard des enjeux et des défis ainsi succinctement évoqués, Joseph Beti Assomo a engagé les militaires à accorder la plus haute importance aux travaux, et à profiter de cette opportunité de concertation et de partage d’expérience « pour se réarmer en mesure d’aborder le futur avec plus de ressource pour une coopération militaire plus forte, plus fructueuse et plus rayonnante. »
La Conférence en question
Au cours de ces deux jours de la Conférence qui s’inscrit dans la continuité de la première qui s’est tenue du 12 au 14 septembre 2017, dont l’ouverture s’est faite en présence du ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures en charge de la coopération avec le Commonwealth, Félix Banyu, les communications seront délivrées aussi bien par les universitaires que les experts militaires. Ainsi, « l’environnement géopolitique mondial contemporain : quelle posture pour l’attaché de Défense et le conseiller militaire ? », sera exposée par le professeur Rémy Mbida Mbida, enseignant de rang magistral du département de Diplomatie et des enseignements professionnels de l’Iric et coordonnateur du Master en Sécurité internationale ; il en va de même de « l’environnement géopolitique en Afrique et enjeux sécuritaires régionaux » sous la houlette du Pr Mvomo Ela Wullson, chef du Laboratoire « géopolitique, Défense et sécurité » de l’Institut des relations internationales du Cameroun ; « Gouvernance financière mondiale à l’aune de la crise russo-ukrainienne et du renforcement des Brics : quel positionnement pour l’Afrique en général et le Cameroun en particulier ? », que délivrera le professeur Désiré Avom, doyen de la facultés des Sciences économiques et de gestion de l’UY2.
En ce qui concerne les experts militaires, le colonel Kuitche Roger exposera sur le « recueil de l’information par l’attaché de Défense/le conseiller militaire dans le pays hôte » ; « l’activisme comme nouvelle menace à la sécurité nationale », sera sous l’estampille du colonel Bidoung Josué ; tout comme « comprendre le Golfe de Guinée contemporain à l’aune des enjeux mondiaux de sécurité et de sûreté maritimes et de développement », sera délivrée par les bons soins du capitaine de vaisseau Atonfack Guemo Cyrille Serge, entre autres. La Conférence s’achève vendredi prochain à 14 heures.