Par Arlette Akoumou Nga
Après 22 ans de présidence, Ahmadou Ahidjo annonçait le 4 novembre 1982, sa démission à la radio nationale. Le premier président du pays, originaire du Nord, transmettait le pouvoir à son Premier ministre, Paul Biya, originaire du Sud. Il devenait alors, à 49 ans, le nouveau chef de l’État. Une idée à laquelle il avait pu se préparer depuis 1979, année où un amendement de la Constitution stipulait que le Premier ministre était le successeur constitutionnel.
S’il n’était plus président, Ahmadou Ahidjo restait le chef du parti unique, l’Union nationale camerounaise (Unc). Graduellement, les désaccords entre lui et Biya s’accumulaient dès lors. En 1983, Ahmadou Ahidjo quitta le Cameroun pour la France et démissionna de la présidence du parti.
Le 6 avril 1984, à Yaoundé, une tentative de coup d’État contre Paul Biya était déjouée. Les partisans d’Ahmadou Ahidjo furent alors accusés et lui-même fut condamné à mort par contumace. L’ancien président ne reverra jamais sa terre natale. Il mourut à Dakar, au Sénégal, le 30 novembre 1989, à l’âge de 65 ans. Sa veuve, Germaine Ahidjo, s’est éteinte 32 ans plus tard, le 20 avril 2021, à l’âge de 89 ans. L’ancien couple présidentiel repose toujours au Sénégal.