Par Joseph OLINGA N.
La sortie du ministre camerounais délégué auprès du ministre de la justice, Jean De Dieu Momo, est à priori formulée en terme de “démenti formel” adressé au magazine Jeune Afrique. Selon ce membre du gouvernement,
“La constitution camerounaise, telle qu’elle est en vigueur, ne contient pas de disposition spécifique mentionnant un délai de 45 jours d’absence du président à l’intérieur du pays pour déclarer une vacance du pouvoir.”
Le ministre camerounais délégué auprès du ministre de la justice soutient que la constatation d’absence du pouvoir doit être appréciée à la lecture de la constitution de 1996. Notamment dans son article 6 alinéa 4. Article qui indique que
“En cas de vacance de la présidence de la République pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil constitutionnel, le scrutin pour l’élection du nouveau président de la République doit impérativement avoir lieu vingt (20) jours au moins et 120 jours au plus après l’ouverture de la vacance.”
Triple constituante
En clair, quoique la lecture de la constitution camerounaise soit faite sur la base des abrogations, ajouts et autres silences contenus dans le croisement des constituantes de 1972, 1996 et 2008, le membre du gouvernement donne la primauté à l’adoption de la constitution de 1996.
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La sortie du ministre délégué auprès du ministre de la justice, Jean De Dieu Momo, intervient au fort du débat ouvert au sein de l’opinion camerounaise sur la constatation de l’absence du président de la République, Paul Biya.
Absence prolongée
Le chef de l’État camerounais, selon des calculs partagés a effectué 45 jours hors de son pays. Pis, l’état de santé de l’homme âgé de 91 ans dont 42 au pouvoir n’a pas donné signe de vie depuis sa participation au sommet Chine-Afrique qui s’est déroulée début septembre 2024.
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Sa disponibilité physique fait l’objet d’une vive polémique et de débat engagés entre pro et anti Biya.
Communications inaudibles
Le décès du chef de l’État camerounais annoncé par la chaîne de télévision Abs (proche des organisations séparatistes du Cameroun) a été démentie avec véhémence par des membres du gouvernement camerounais et cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) au pouvoir. Dans la foulée, le ministre camerounais de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji a formulé une interdiction d’aborder la question relative à état de santé du chef de l’État camerounais, Paul Biya. Une mesure qui est venue renforcer les suspicions et la polémique au sein de l’opinion.
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La polémique est d’autant plus amplifiée par le fait que le gouvernement, le parti présidentiel et les proches du chef de l’État camerounais ne semblent pas disposer à donner des preuves de “l’excellente santé” dont ils creditent le successeur du premier chef de l’État camerounais, Amadou Ahidjo.
Reports permanents
Alors que le retour du chef de l’État camerounais a été annoncé, pour la énième fois par ses partisans, un autre report a été communiqué aux militants du parti présidentiel et aux milliers d’étudiants de certaines grandes écoles mobilisés pour la circonstance. Aucune communication officielle n’est faite à ce sujet. A travers les plateformes électroniques et sur le ton des confidences délivrées aux journalistes, cadres du parti et proches du chef de l’État camerounais indique invariablement que
“le président sera de retour au Cameroun dans les tous prochains jours.”
Personnalités convoquées
Dans le même temps, de nombreuses personnalités du pays ont été convoqué dans la ville Suisse de Genève. Des sources informelles indiquent variablement que les ambassadeurs du Cameroun en France et en Suisse, le ministre des finances, le président du Sénat et son premier adjoint ont déféré à des convocations en Suisse au cours depuis le milieu de la semaine qui vient de d’achever.