Par Joseph OLINGA N.
Fait inédit dans les relations entre un Lamido et l’un de ses sujets, dans la région du Nord-Cameroun. Dans une correspondance du 11 avril 2023, l’homme d’affaire Bayero Fadil met en garde le Lamido de la ville de Garoua, Ibrahim El Rachidine. Sans fard, l’opérateur économique et baron du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), au pouvoir souligne «Cette note vaut avertissement. Je ne vous laisserais jamais (…) maltraiter les pauvres enfants de Garoua démunis et ceux du Cameroun en général.»
Le courroux de l’homme d’affaire, Bayero Fadil, fait suite à un ordre d’interpellation émis à l’encontre des ressortissants de la famille Goni Alim par le Lamido de Garoua, Ibrahim El Rachidine. Un ordre d’interpellation qui fait suite à une mésentente entre les familles Goni Alim et Limam Hamaoundé (deux familles bien connues de la ville de Garoua).
«Pharaon des temps modernes»
«J’ai tenu a intervenir afin que ces enfants ne passent pas la nuit en cellule. Surtout Goni Bassoro qui est malade et qui risquait des complications à l’œil et aux oreilles.» La correspondance de l’homme d’affaire Bayero Fadil souligne par ailleurs que «Votre rôle de chef traditionnel ne vous confère pas ce genre de comportement.» Bayero Fadil précise «Si vous voulez devenir le pharaon des temps modernes, sachez que cela se fera sur mon cadavre.»
La correspondance signée de l’homme d’affaire et cadre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais souligne à l’endroit du Lamido de Garoua «Imaginez-vous le pouvoir que le président Biya détient, s’il agissait ainsi personne ne serait en vie dans ce pays le Cameroun.» La correspondance indique que la réaction de l’homme d’affaire fait suite à des actes de vandalisme et une interdiction de prier dans la mosquée de Poumpouré décidés par le Lamido de Garoua.
Présomptions de meurtre
Lamido de Garoua depuis l’année 2022, le règne du Lamido de Garoua, Ibrahim El Rachidine s’est déjà illustré par une affaire de meurtre au sein du Lamidat de Garoua. Le 31 janvier 2023, le jeune Ali Youssef y a perdu la vie suite à des actes de torture. La dépouille de l’homme âgé de 16 ans a été enterrée nuitamment par les proches du chef coutumier et religieux de la ville de Garoua. Saisie le Tribunal militaire a ordonné l’exhumation de la dépouille avant d’ouvrir une procédure qui a conduis à l’audition du Lamido de Garoua, Ibrahim El Rachidine, le 3 février 2023.