Par Mon’Esse
Le ministre camerounais en charge de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a refusé mercredi de prendre acte de la décision du bureau politique du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn, opposition), d’exclure le président fondateur, Robert Kona. Le membre du gouvernement invoque la «violation des statuts » du parti.
Le concerné, en crise ouverte depuis des mois avec une partie de l’équipe dirigeante, avait évincé en début de semaine des rangs de cette formation de l’opposition.
Aussitôt, la faction dirigée par le député Cabral Libii avait saisi les autorités pour faire constater cette mise à l’écart. Pour ce camp, Robert Kona, qui lui-même a fait exclure ses désormais adversaires du Pcrn, a perdu son titre de président au cours du congrès de mai 2019 à Guidiguis (Extrême-Nord).
En fin 2023, M. Kona avait saisi le tribunal de première instance de Kaélé, dans la même région, pour faire annuler les résolutions dudit congrès qui portaient Cabral Libii à la tête du parti.
Sa procédure a déjà connu plusieurs renvois, liés au défaut de présentation de certains documents exigés par le tribunal.
Pour ses adversaires, ni la fonction de «président fondataire», ni celle de «président fondateur», utilisée dans divers documents, n’existent dans les statuts du parti.
Derrière ces frictions à répétition, le camp de M. Libii voit, à la veille de l’élection présidentielle prévue en 2025, la main déstabilisatrice du pouvoir de Yaoundé contre une formation qui ne cesse de gagner du terrain.