Avec Mathieu Nathanaël Njog
Je lis des sorties des uns et des autres qui frisent tout simplement soit le manque de culture des affaires du sport soit des positions en fonction des camps et des alliances. Je comprends que beaucoup sont des personnes qui regardent fortuitement à la télé les matches de football ou simplement lorsque les Lions indomptables jouent. Il faut simplement dire que contrairement à ce que les entraineurs des clubs et sélectionneurs veulent nous faire croire, ils n’ont toujours pas la main mise sur le choix des joueurs, surtout lorsqu’ils ont des joueurs cadres et d’un charisme avéré de par leur talent et leur stature.
Oui, je suis d’accord que si ce que j’apprends était vérifié, l’influence du classement en général et particulièrement de la charnière défensive des Lions par le gardien de but, André Onana pourrait s’avérer un acte d’indiscipline pour les profanes. Depuis qu’il est titulaire dans les cages des Lions indomptables, il traine la réputation de ne pas jouer un match sans encaisser de but. Mais personne ne fait une analyse froide pour dire que la science du football reconnait un bon gardien par la qualité de sa défense. Par ricochet si André Onana prend régulièrement des buts, même lorsqu’il fait son job avec des arrêts remarquables, c’est que le Cameroun a une charnière défensive et une un milieu défensif poussif.
Par conséquent, c’est normal qu’il ait son avis à donner poliment et respectueusement sur la composition de la charnière défensive. Le faire n’est en rien un crime de lèse-majesté. C’est la pratique dans ce milieu. Qui ne sait pas que dans les années 80, c’est Roger Milla qui décidait de la triplette avec laquelle il jouait en attaque. Qui ne se souvient pas de l’anecdote qui dit que c’est JA Bell qui avait influencé la titularisation de Sinkot Isaac comme latéral droit au détriment de Toube Charles ?
Qui ne se souvient pas que les cadres des Lions, en stage en Yougoslavie s’étaient opposés à l’arrivée de Roger Milla pour la Coupe du Monde Italie 90 et qu’il a fallu une décision du Président de la République ? Qui ne se souvient pas de 80 et 90 avaient un noyau indéboulonnable qui avait conduit en 82 à la non-sélection d’Eugène Ekoulé, meilleur buteur du championnat de Division 1 au Cameroun pendant plusieurs années ? Et en 94 à laisser sur le carreau Patrick Mboma ? Plus récemment qui ne se souvient des années 2000 lorsque 1894 décidait des convocations au sein des Lions jusqu’au 11 entrant ? Qui ne sait pas que c’est Song qui impose Raymond Kalla au détriment de Lucien Mettomo sur la base d’une meilleure sensation. Mieux encore du retour de Kalla Kongo au sin des Lions indomptables en 2005 alors qu’il avait déjà pris sa retraite internationale. Qui ne se rappelle pas que le leader naturel des Lions de 2008, 2010 et 2014 influençait la sélection des joueurs et le classement des 11 entrants.
Après vous avoir donné des exemples qui vous permettent de comprendre mieux, allons en occident pour dire que qui ne se rappelle pas que ce sont les cadres de 98 qui se sont opposé à la sélection de Cantona et Ginola ? Que Zinedine Zidane influençait la sélection de son ami Christophe Dugary en équipe de France. Que ce sont les rescapés de 1998 qui ont décidé du retour de Zidane et Thuram pour la Coupe du Monde 2006. Ou encore, que Nemyar, Messi, Ronaldo, Mbappé, Thiago Silva,… influencent sur les recrutements et le classement des joueurs en club et en sélection sur la convocation et le classement notamment sur le choix des joueurs avec lesquels ils se sentent le mieux dans leurs différentes lignes de jeu. Lorsque ces avis et influences ne sont pas pris en compte, nous voyons que cela entraine des départs soit des entraineurs, soit des joueurs.
C’est dire qu’il faut arrêter le débat sur le cas d’indiscipline d’André Onana. Oui, cela pourrait être présenté comme une indiscipline, mais dans ce monde, il n’en est rien. Et l’incident Onana André, aurait pu être mieux géré dans le secret des vestiaires afin que cela ne sorte pas. Ne pas pouvoir le faire, l’encadrement technique et administratif des Lions indomptables ainsi les autorités sportives qui sont à Doha au Qatar ont failli. Et ils sont plus à réprimandés que le joueur dont tout le monde a pu constater qu’au regard des deux matches qu’il avait quelque peu raison et que son absence a été préjudiciable à plus d’un titre lors du 2è match contre la Serbie.
Comment devrait-on gérer ce cas ? La jurisprudence Tchoupo- Conceiçao, nous parle.
La sentinelle du peuple