Par Joseph OLINGA N.
La correspondance téléphonique est sans réponse. Pourtant, les adresses portées sur le communiqué estampillé «Magil construction» laisse un contact français et un autre ivoirien. Les communiqués portent en adresses : Quentin Ruffat (associé) et Elodie Filopon (directrice). En extrait, l’entreprise Magil construction corporation (Mcc) consent que
«Conscient de l’objectif à atteindre et de l’importance de ce complexe sportif, emblème du pays qui a fait la fierté des camerounais pendant la Coupe d’Afrique des Nations (Can), Magil Construction Corporation a initié des démarches en vue de trouver une voie de conciliation pour la bonne exécution de ce projet».
Une énonciation qui invoque la mise en place de mécanismes de règlement amiable auprès du ministère des sports et de l’éducation physique du Cameroun, le 12 avril 2022. L’entreprise indique avoir «épuisé» toutes les voies de recours sans suite.
Chantier au point mort
Dès son entame, le communiqué de presse signé le 11 janvier 2023, mentionne que les discussions entre le gouvernement camerounais et Magil construction corporation sont «au point mort». De même que la lettre indique que les deux parties ont participé à une rencontre organisée à Yaoundé, le 10 janvier 2023. Rencontre à laquelle prenaient part, selon la correspondance, «les plus hautes autorités du pays». Occasion, souligne la multinationale spécialisée dans le Bâtiment et les travaux publics (Btp),
«de rassurer le Gouvernement sur son engagement mais également de l’alerter sur les difficultés inhérentes au projet : les manquements contractuels du Ministère en charge des sports qui contribuent à mettre en péril le projet.»
Le communiqué de presse de l’entreprise Magil construction corporation intervient à la suite de celui du ministre camerounais des sports et de l’éducation physique (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi. La correspondance du ministre des sports et de l’éducation physique, adressée au secrétaire générale des services du Premier ministre, Séraphin Magloire Fouda, porte en objet : «Résiliation unilatérale, par Magil, du contrat Epcm N° 2020/001/ Minsep/ Cab/2020 en vue de l’achèvement des travaux du Complexe sportif d’Olembe.» Résiliation qui prend effet le 5 janvier 2023.
L’entreprise nous fait savoir qu’elle sollicitera le «paiement immédiat de la somme de 10% de la valeur du marché conformément aux dispositions de l’article 18.7 du contrat» et demandera compensation.»
Budget consommé
L’échange des correspondances entre le gouvernement camerounais et l’entreprise Magil construction corporation intervient dans un contexte de désaveu exprimé par l’opinion publique camerounaise. Parti sur la base d’un budget de 163 millions de Francs Cfa, le projet de construction du Complexe sportif d’Olembe oscille désormais à 218 milliards de Francs Cfa. Une somme qui, au regard des contingences, indique le ministre des sports et de l’éducation physique camerounais,
«pourrait porter le coût définitif du Complexe sportif d’Olembe à 250 milliards de Francs Cfa.»
Dans le même temps, l’opinion interroge le silence de la «Task Force», acteur principal (dirigée à partir de la présidence de la République) du drame qui se noue autour de ce qui apparaît, pour beaucoup d’observateurs, un éléphant blanc sous le ciel camerounais.
Le ministre des sports et de l’éducation physique précise dans sa correspondance que l’entreprise Magil a consommé 76% du budget (38 milliards du prêt garanti et 4 milliards de prêt-relais gouvernemental) alors qu’elle n’a achevé aucune composante du Complexe sportif d’Olembe laissé par Piccini. De même que le gouvernement camerounais accuse l’entreprise Magil d’avoir sur pied des stratagèmes visant à immobiliser le chantier de construction du Complexe sportif d’Olembe.