Par Jean Charles Biyo’o et Serge Aimé Bikoi
Le Directeur de publication du journal “Info+” est accusé de « rétention d’un document dans l’intention de le falsifier». Des faits qui remontent à l’époque où il occupait le poste de secrétaire général par intérim à la Fédération camerounaise de football(Fecafoot). Face à cette détention, la corporation appelle à sa libération, tout en dénonçant la violation des droits d’une personne qui présente, pourtant, des garanties.
Le 9 novembre 2022 plusieurs directeurs de publications réunis sous la bannière de la Fedipress(La Fédération des éditeurs de presse du Cameroun) se sont regroupés à Yaoundé, pour s’indigner du traitement « dégradant et humiliant » dont Parfait Siki serait victime depuis le 26 octobre 2022, date de son interpellation et de sa mise en garde à vue dans les geôles de la Direction de la police judiciaire sis à Elig Essono. Dans un communiqué rendu public, ils estiment que l’incarcération du Directeur de publication de l’hebdomadaire “Info+” apparaît, clairement, « comme une nouvelle illustration de l’instrumentalisation de la justice à des fins personnelles ». Ils appellent donc à la libération de leur confrère, patron de presse.
Il est de la Fedipress, comme il en est du Repac (Réseau des patrons de presse du Cameroun), dont François Mbocké assure la présidence.
indique F. Mboke.
“La personne, qui est détenue à la prison centrale de Yaoundé, est journaliste et patron de presse. Cela veut dire qu’il exerce un métier qui exige sa présence. Il dirige aussi une entreprise qui nécessite sa présence pour ses deux raisons. Il faut laisser le chef d’entreprise libre de ses mouvements pour gérer son emploi. Nous nous insurgeons contre sa détention“
Parfait Siki est un patron d’entreprise, mais avant tout, un journaliste. Selon l’article 218 du code de procédure pénale camerounais, la détention est une mesure exceptionnelle, laquelle ne peut être ordonnée qu’en cas de délit ou crime. Toutefois, souligne-t-il, un inculpé justifiant d’un domicile connu ne peut faire l’objet d’une détention provisoire qu’en cas de crime. Or pour le cas d’espece, estime Lindovi Ndjio, l’on est loin d’un crime. Parfait Siki, croit-il savoir, est victime d’une violation de droit de l’homme.
“Parfait Siki est non seulement victime d’une injustice qui ne dit pas son nom. Ce n’est pas un bandit de grand chemin. Il n’a pas assassiné quelqu’un, mais le fait qu’il soit détenu pendant une semaine dans les locaux de la la police judiciaire alors qu’il a un domicile bien connu et qu’il a présenté des garants montre bien qu’il y a une main noire qui essaie de jouer sa partition afin qu’il puisse être privé de sa liberté “
explique le journaliste au quotidien “La Nouvelle Expression”.
Quelle est donc cette main noire qui en voudrait, depuis le 26 octobre 2022, à l’ex-secrétaire général de la Fédération camerounaise de football(Fecafoot)? D’après son conseil, l’accusé est reproché de « retenir un document administratif, en vue de sa falsification. Une accusation que l’intéressé rejette en bloc. Aujourd’hui, Me Josué Sylvanus Mountapmbeme espère que son client pourrait bénéficier de la clémence du juge d’instruction. Ainsi qu’il affirme :
“Comme vous le savez, c’est une procédure qui est réglée, depuis son entame jusqu’à sa fin, par des règles qui sont strictes et qui s’imposent à tout le monde. Ce sont des règles qui tiennent au délai, à la procédure, à l’audition et à l’instruction. Donc, nous sommes dans cette mouvance et espérons que, avant le terme prévu par la loi, M. Seiko aura droit, certainement au vu de la garantie qu’il a, à la bienveillance et à la mansuétude de ce juge d’instruction, notamment en lui accordant la liberté provisoire. Toute chose pour laquelle nous, avocats, sommes en train de nous battre“.
Selon l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, La détention de personnes qui attendent de passer en jugement ne doit pas être de règle, mais la mise en liberté peut être subordonnée à des garanties assurant la comparution de l’intéressé à l’audience, à tous les autres actes de la procédure et, le cas échéant, pour l’exécution du jugement.