Par Joseph OLINGA N.
«Nous sollicitons l’intervention du Président de la République, Son Excellence Paul Biya, afin que le corps de notre frère et fils nous soit remis pour inhumation.»
Plus d’un an après la découverte du corps sans vie du journaliste et lanceur d’alerte, Martinez Zogo (Arsène Salomon Mbani Zogo), le 23 janvier 2023 à Ebogo II, dans la périphérie de la ville de Yaoundé, la famille du défunt a saisi le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, par voie de correspondance.
L’initiative des parents du journaliste et lanceur d’alerte, intervient à la suite de nombreuses autres démarches infructueuses auprès de nombreuses personnalités camerounaises. Les proches du journaliste et lanceur d’alertes expliquent en effet que
«Nous avons essayé d’autres voies. Toutes nos démarches sont restées infructueuses. Tout le monde nous dit que c’est un dossier délicat. Tout le monde a peur de s’en mêler.»
Les démarches préalables de la famille du journaliste et lanceur d’alertes ont buté sur des exigences des responsables de la morgue de l’hôpital central de Yaoundé.
«Dans un premier temps l’on nous a demandé le certificat de genre de mort, le certificat d’autopsie et l’acte de décès. A l’hôpital, les responsables nous disent qu’ils ont envoyé le certificat d’autopsie au Tribunal militaire. Le Tribunal militaire refuse de nous le remettre. Ils nous demandent d’attendre que la procédure atteigne un certain niveau pour libérer le corps.»
Explique François Bessala.
A Etam Kouma (à proximité de la localité d’Ebebda), village du défunt journaliste et lanceur d’alerte, Martinez Zogo, nervosité et colère se lisent chez les proches du défunt. Les us et coutumes locaux exigent que les dépouilles issues de mort violente soient inhumées dans des délais précis.
«Martinez a laissé des enfants et, dans nos traditions, nous sommes obligés de faire un certain nombre de rites pour protéger la famille. Le corps d’une personne morte dans ces conditions ne devrait pas mettre tout ce temps à la morgue sans être inhumé.»
L’incertitude y est aussi de mise au sein de la famille et de la communauté locale. Proches et parents du défunt journaliste et lanceur d’alertes ne cachent pas leur désarroi.
«A ce jour, nous ne savons pas si la correspondance lui est parvenu. Qu’est-ce que le président de la République a dit ? Nous n’en savons rien jusqu’ici. Nous sollicitons le président de la République pour intervention. Nous sommes déjà dépassés par cette affaire.»