Par Rostand Tchami
Le Collectif des Ong pour la sécurité alimentaire et le développement rural pense que l’adoption de cette loi va permettre aux producteurs des aliments au niveau de l’agriculture familiale, de contribuer efficacement au développement du pays comme le souhaite la Snd30.
Le Cameroun, comme de nombreux autres pays, subit les affres de la crise alimentaire causée d’abord par la pandémie à coronavirus, et ensuite, par la guerre Russo-ukrainienne. Une crise alimentaire marquée notamment par la raréfaction et la flambée des prix de certains produits de grande consommation. Pour la société civile, notamment le Collectif des Ong pour la sécurité alimentaire et le développement rural (Cosader), le Cameroun aurait pu être à l’abri de ces incidences négatives si certaines dispositions avaient déjà été prises.
À l’instar de l’adoption d’une loi d’orientation agricole. Car à en croire Christine Andela, la présidente de ladite organisation, la situation de l’agriculteur ou du paysan en dehors de la loi d’orientation agricole n’est pas du tout enviable. ” D’abord, il est considéré comme n’ayant pas de métier. Parce que même seulement sur les Cartes nationale d’identité des femmes rurales qui font l’agriculture, c’est marqué ménagère. Ça veut dire que leur métier n’est pas reconnu. Alors que ce secteur emploi environ 60% de la main d’œuvre. Ce qui veut dire que comme le métier n’existe pas, le producteur n’a pas de visage et par conséquent, n’a pas de droit, c’est-à-dire pas de sécurité sociale et lorsqu’il atteint l’âge de la retraite, il se trouve dans la pire des précarités “, déplore-t-elle.
Cet état de choses, a selon elle, découragé de nombreuses personnes à continuer de faire l’agriculture familiale et a contribué à l’excroissance de l’exode rural. Et pourtant, indique-t-elle, dans la Snd30, l’agriculture est présentée comme un secteur structurant alors que c’est le seul secteur qui n’est régi par un cadre législatif ou réglementaire. De quoi se poser la question de savoir : ” comment est-ce que vous pouvez structurer l’économie d’un pays quand vous-mêmes vous n’existez même pas ? “. Face à cette situation paradoxale, elle souligne fort à propos, qu’ il est donc urgent que la société civile avec les médias, les parlementaires, les conseillers régionaux et tout le monde, se mobilisent pour réclamer la réglementation du secteur de l’agriculture qui n’a rien à voir avec les programmes isolés.
Développement participatif
Mais en attendant, l’Ong a déjà pensé au lancement d’un projet qui va favoriser la création des emplois dans les zones rurales et réduire ou au mieux, éradiquer l’exode rural. ” Nous avons lancé le projet 100 000 atomes paysans de création endogène des richesses entre 2022 et 2024. Lequel projet consistera à transformer 100 000 familles paysannes en de petites entités socioéconomiques de développement local durable ; de véritables entreprises créant la richesse sur le socle du travail de la terre et donnant l’opportunité de booster le développement non seulement de l’emploi rural, mais aussi de l’émergence d’une fonction publique locale endogène “, annonce Pierre Yene, attaché des programmes au Cosader et géniteur de la théorie du développement décentralisé participatif adapté à la protection sociale.