Par Rostand TCHAMI
Quelques jours seulement après sa mort, Field Marschall semble avoir -sans tracasserie-, de nombreux successeurs. Celui que l’on présentait de son vivant, comme un ancien élément du Bataillon d’intervention rapide (Bir) qui était l’un des principaux combattants séparatistes de la crise dans les régions du Nord-ouest et le Sud-ouest, aura probablement plus de mil successeurs dans les jours à venir. Pour cause, le ministre de la Défense, au prétexte des faux diplômes, a décidé de radier des effectifs des centres d’instruction de l’armée, plus de 1000 élèves gendarmes, sous-officiers et même des recrues.
Field Marschall
Sauf que la note de radiation de Joseph Beti Assomo, n’a pas révélé le sort juridique qui sera réservé à ces derniers. Pour le moment aucune action en justice n’a encore été intentée contre eux, alors qu’ils se sont, de l’avis des juristes, rendus coupables des faits réprimés par le Code pénal camerounais. Au rang desquels, faux et usages de faux et l’usurpation de titre. Faute d’être attrait en justice où ils pourraient écoper des peines privatives de liberté allant de 1 à 5 ans, ces jeunes élèves et recrues des forces armées sont pour l’instant, libres comme le vent.

Une liberté qui inquiète de nombreux observateurs. Pour eux, la frustration causée par leur radiation, peut les pousser à prendre les armes contre l’État, à défaut de rejoindre les multiples groupes armées qui menacent déjà assez l’armée régulière. Surtout qu’ils ont tous ou presque, déjà reçu les techniques de base d’attaque et de défense de l’armée camerounaise.
Engins explosifs improvisés
Leur éventuel retournement contre les institutions de la République comme l’ont déjà fait d’autres rebelles à l’instar de Field Marschall, contribuerait donc à enliser les différentes crises auxquelles le pays est déjà confronté. Notamment la crise anglophone dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, la secte islamiste Boko Haram dans le septentrion et la Seleka dans la région de l’Est. À ces multiples crises, s’ajoutent aussi les menaces sécuritaires souvent provoquées dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala, par l’explosion des Engins explosifs improvisés. Sans oublier les éternelles turbulences sociales dues au chômage ou à la précarité de l’emploi. Tout comme le fameux Mouvement pour la libération du Cameroun qui a vu le jour dans le septentrion et qui fait bouger le pays depuis bientôt 3 ans.