Par Rostand TCHAMI
La distribution et l’alimentation en eau est un véritable problème pour le Cameroun et même dans les différents établissements publics, parapublics et privés situés sur le triangle national. Le Port autonome de Kribi (Pak) (bien que jeune), n’en est pas épargné. Car il y aurait péril sur le projet d’alimentation en eau de cet espace portuaire et ses démembrements.
L’inquiétude vient d’un des sous-traitants dans la réalisation de ce projet, l’entreprise camerounaise Stex-Servel, qui dénonce des malfaçons dans la conduite des travaux par l’entreprise Aspac international du Belge Jacques Massart, un prestataire de la Cameroon water utilities (Camwater), cité devant le Tribunal criminel spécial (Tcs) dans l’affaire Basile Atangana Kouna contre l’Etat du Cameroun.
Le groupement Stex-Servel, société de droit camerounais, a en effet été commis à la préparation du site devant porter deux réservoirs en béton d’une contenance de 2000m3 pour le premier et 1500m3 pour le second, dans le cadre de ce projet. Mais au cours des travaux, « de sérieuses anomalies ont été détectées quant à la stabilité des sols du site, leur consistance en termes de matériaux, et d’autres risques liés aux infiltrations hydriques et déclivités morphologiques de nature à compromettre dangereusement la portance attendue », rapporte l’Observatoire du développement sociétal (Ods), une Ong de droit camerounais qui, au cours d’un point de presse tenu le 29 septembre dernier par son coordonnateur national, Lilian Engoulou, a dit, qu’il être allée enquêter à Kribi.
Stex-Servel aurait immédiatement mis provisoirement fin à ses interventions sur le chantier, après un rapport d’un expert géotechnicien commis par ses soins, dont les conclusions auraient confirmé ses appréhensions. Mais, avant, affirme l’Ods, le sous-traitant aurait entrepris plusieurs démarches et adressé des correspondances à son partenaire Aspac relativement à des risques « susceptibles d’entraver la parfaite réalisation d’ouvrages supposés durer cent ans au moins ». Le sous-traitant avait suggéré une descente sur site « pour une évaluation conjointe et rationnelle de la situation et tirer les justes conclusions », signale l’Ods. Mais << Aspac établira plutôt un constat de démobilisation de Stex-Servel, résiliera son contrat sans aucune notification, tout en gelant tout aussi brutalement les paiements qui lui sont dûs. Par ailleurs, il a tôt fait de le remplacer par une entreprise plus coulante, la K&Co, avec pour mission de poursuivre les travaux coûte que coûte », dénonce l’Ong.
Avenants financiers
L’Ods souligne pourtant que le sous-traitant évincé pose, entre autres conditions avant la poursuite des travaux, « l’identification contradictoire des matériaux utilisés et la mise sur pied d’un mécanisme de contrôle de qualité des matériaux au moment de l’approvisionnement ». Bien qu’ayant été ignorée, l’entreprise soutient que le projet mené par Aspac international « présente des manquements graves pouvant entacher la pérennité des ouvrages et engendrer des avenants financiers ». C’est donc un nouveau dossier qu’hérite Blaise Moussa, puisque le contrat objet du litige, avait été contracté en 2009 par l’ancien directeur général de la Camwater. Blaise Moussa devra alors, au même titre que le directeur du Pak et l’Etat du Cameroun, tout faire pour que le projet d’alimentation en eau du Port autonome de Kribi, se réalise effectivement et sans anicroche, de façon sûre et pérenne.