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Cameroun: Allons débattre pour éduquer, enseigner, former et édifier !

Depuis 2018, il y a une bipolarisation de l'arène politique, qui est née et qui est matérialisée par la structuration de la dichotomie entre le Mrc et le Rdpc.

Par panorama papers
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Par Serge Aimé Bikoi

Ce qui s’est passé, hier, sur les antennes de la chaîne de télévision privée locale “Équinoxe TV” et, singulièrement, à l’émission “Équinoxe soir”(19-21h), est le corollaire de l’ensauvagement de l’espace public. Depuis 2018, il y a une bipolarisation de l’arène politique, qui est née et qui est matérialisée par la structuration de la dichotomie entre le Mrc et le Rdpc. Les partisans de l’un et l’autre camp se jettent les peaux de banane, se crêpent le chignon, s’insultent au quotidien et s’entredechirent copieusement sur la toile et dans les médias. Cette ségrégation de l’Agora a fait germer les clichés négatifs, voire péjoratifs tels que les “sardinards” et les “tontinards”. Alors que les premiers sont catalogués comme membres issus du parti au pouvoir, les derniers sont étiquetés comme des militants du parti de Maurice Kamto. Comme si cela ne suffit pas, d’autres catégories stéréotypées sont nées entre-temps et sont collées aux deux maillons de la chaîne conflictuelle. Les étiquettes du genre “talibans” et “cabro-sardinards” désignent, pour la première, les activistes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc) alors que les actants diffuseurs de la seconde étiquette, dans une symphonie coalitive, parlent d’un front commun entre les “cabris” et les “sardinards” et jouent, clament-ils, dans la même équipe.

Aujourd’hui, le parti politique qui reçoit plus de quolibets, de sarcasmes, d’invectives et de clichés stéréotypés dans l’espace public est le Mrc. Le leader politique de l’opposition camerounaise, qui est, régulièrement et perpétuellement, plus flingué, plus brocardé, plus dévalorisé et plus voué aux gémonies, c’est Maurice Kamto. Même les jeunots sulfureux et agités qui n’ont pas un capital culturel consistant et qui sont nés, dans l’espace public, en 2018 à la faveur du déroulement de la présidentielle du 7 octobre de cette année-là osent coller des labels peu orthodoxes au leader national du Mrc. Ces activistes continuent, aujourd’hui, de sécréter la dichotomie, la ségrégation et la bipolarisation de l’espace public. Cette fragmentation de l’opinion publique est, de surcroît, alimentée par des universitaires et des intellectuels de la rue publique qui, à coups de passages médiatiques, ne cessent de faire perdurer cette haine et cette aigreur viscérales à l’endroit de M. Kamto, qui ne leur répond pas et qui ne leur répondra jamais connaissant, bien évidemment, cet homme politique.

Aujourd’hui, certains communicants du parti du flambeau ardent sont des chargés de mission envoyés dans divers médias pour détruire et déconstruire les mandataires du Mrc et les analystes politiques fort critiques qu’ils considèrent comme des “militants” du Mrc. Chaque fois qu’un analyste politique est iconoclaste dans les débats audiovisuels, il est traité de “Mrciste”. Aristide Mono, analyste politique, a été qualifié, hier, de “Tribaliste-mrciste” par Joseph René Mboutou Ze, militant du Rdpc. Votre humble serviteur est, régulièrement, traité de Mrciste depuis 2018. Il y a un mois, cette modeste personne a été menacée d’être interpellée parce qu’elle est journaliste du Mrc et Maurice Kamto. Visiblement, “être journaliste du Mrc et de Kamto”, aujourd’hui, est un délit. Quelle aberration ! Quelle invention ! Passons! Nous nous souvenons que le même Mboutou Ze, au cours d’une émission d’Equinoxe soir à Douala, alors que nous étions sur le plateau avec Marcous Mandeki Mboumbang de l’Afp (Alliance des forces progressistes), et Didier Yimkoua du Fsnc(Front pour le salut national du Cameroun), par ailleurs militant écologique, avait traité votre humble serviteur de “Mrciste”. Ce militant du Rdpc n’est donc pas à son premier coup.

Le jour où nous avions participé à l’émission “Scènes de presse” sur les antennes de la télévision nationale, lors d’un face-à-face avec Jean De Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, ce dernier nous avait aussi traité de “Mrciste” alors que nous analysions les actions de protestation de la Brigade anti-sardinard(Bas). Même Pascal Charlemagne Messanga Nyamding, au cours d’une émission de “Équinoxe soir” à Douala, n’avait pas manqué de nous étiqueter alors qu’il était affecté par une pauvreté, voire par une vacuité argumentative. L’on dirait que nous sommes devenus critiques à l’égard du système gouvernant en place depuis 2018 ou, du moins, depuis 2012, année de naissance du Mrc. Retenez-le! Avant la naissance du Mrc, en novembre 2012, nous étions déjà des analystes iconoclastes depuis le début des années 2000.

Ceux et celles qui écoutent régulièrement nos papiers d’opinion depuis 2006 sur les antennes de la Radio tiemeni siantou(Rts), ceux qui lisent, au quotidien, nos papiers factuels et analytiques depuis 2010 au départ dans le quotidien”Mutations” et, aujourd’hui, dans le quotidien “Le Messager” et dans le web media”Panorama papers” savent que nous sommes restés constants, cohérents et pertinents dans la critique de l’incurie, des tares, des scories et des dysfonctionnements du pouvoir de Yaoundé. Jamais, nous ne changerons ! Ce n’est donc pas avec le Mrc que nous sommes devenus des fervents critiques du système en place décadent et deliquescent.

Nous nous souvenons, récemment, que même notre aînée, le Prof Jacqueline Nkoyock, Sociologue, enseignante de rang magistral à l’Université de Douala et membre de la sous-commission communication du Rdpc, avait insulté, sur la chaîne de télévision “Ltm”, Raoul Lemopi, enseignant et, par ailleurs, membre du Snaes(Syndicat national autonome de l’enseignement secondaire). Cette universitaire avait, carrément, dit que R. Lemopi est “laid”. Cette insulte avait été prononcée maintes fois par Pr Nkoyock au cours de cette émission suscitant, pour ainsi dire, les railleries et l’hilarité des co-discutants et des téléspectateurs. Pourtant, cela fait pleurer. Comment une universitaire peut-elle succomber aux invectives en pleine antenne télé ? Comment votre progéniture va-t-elle vous regarder désormais si c’est le modèle de référence, la mater familia qui insulte déjà en mondo-vision? Eh Dieu!

Voilà donc à quoi ressemblent certains débats audiovisuels au Cameroun, où certains panelistes, au lieu d’instruire et d’édifier, basculent dans le registre des invectives et dans un discours stigmatisant. Il y a 10, 15, voire 20 ans, ce type de labellisation n’avait pas droit de cité. Les journalistes, qui intervenaient régulièrement dans ces débats publics, restaient arc-boutés sur l’argumentaire, fruit de la connaissance de l’actualité traitée par des journaux. Mais aujourd’hui, les acteurs politiques ayant investi l’espace médiatique à coups d’invitations régulières ont dénaturé, de-essentialisé et de-substancialisé les joutes pour des intérêts inavoués. Dans ces débats audiovisuels, l’on se croirait dans un match où il y a deux équipes, en l’occurrence l’équipe du Rdpc et de ses affidés de la majorité présidentielle et l’équipe du Mrc à laquelle l’on prête, à tort, des analystes politiques qui flinguent et pourfendent le régime de Yaoundé. L’on se croirait dans une cour de récréation où des bambins se lamentent ou encore à une foire aux empoignes où les call-girls s’étripent sans discontinuer. A cause de ce type d’images, il est évident que bien de personnes et de personnalités publiques rechignent à regarder certains débats audiovisuels. Car, au lieu d’apprendre, au lieu de recevoir un enseignement éthique, didactique et pédagogique, les téléspectateurs restent sur leur faim et sont ébahis par le boom d’injures qui meublent l’émission de débat de telle ou de telle autre chaîne de télévision locale.

A cette allure, l’on risque de donner raison au Directeur de la publication du quotidien “Le jour”, qui, il y a quelques mois, s’est interrogé : “A quoi servent les débats audiovisuels au Cameroun ?” Si chaque jour, certains co-discutants doivent s’insulter et se regarder en chiens de faïence, plutôt que d’éduquer, d’enseigner, de former et d’édifier l’opinion publique nationale et internationale, l’on craint, sans coup férir, la légitimation de la thèse de l’inutilité des débats audiovisuels au Cameroun.

Ce qui s’est passé hier a participé à jeter l’opprobre sur l’environnement de la tenue des débats publics dans les médias audiovisuels camerounais. Chers Monsieurs et dames allons débattre pour éduquer, enseigner, former et édifier le téléspectatorat et les différents publics-cibles des radios urbaines! Ce qui s’est passé hier était dégoûtant et ne devrait plus se répéter à l’avenir ! Plus jamais ça !

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