Par Pierre Laverdure OMBANG
”la candidature de votre fils enfoncerait, sans coup férir, la porte de l’anarchie, voire celle de l’oligarchie, qu’elle serait perçue comme un mépris, mieux un défi à l’endroit du peuple dont la riposte ignoble n’aurait d’égal que son ambition démesurée voie de préjudices incommensurables à toute la Communauté Béti.”
En exclusivité, nous avons reçu cette lettre adressée au président Paul Biya dont voici, en intégralité, le contenu :
”Excellence ! Monsieur le Président
Votre succession à la Magistrature suprême aux hautes fonctions de Président de la République que vous exercez, depuis bientôt 40 ans, d’une main de maître, avec maestria, n’aurait pas tant écumé les réseaux sociaux si la candidature en gestation de votre fils Monsieur Franck Emmanuel Biya ne défrayait pas la chronique pour constituer un sujet de débat houleux pour les médias, un sujet de préoccupation et d’inquiétude permanentes et légitimes pour le peuple Camerounais désabusé et meurtri. Pour cause, récemment, une rumeur pernicieuse se manifestant comme une plaisanterie de mauvais aloi présage les prémices d’une succession de gré à gré entre votre fils et vous-même, ce que le Préfet du département du Nde témoigna à l’assistance au cours d’une réunion tenue à la Préfecture en guise de galop d’essai pour sonder l’opinion publique et préparer ainsi le hold-up successoral oligarchique. Toute chose qui rend l’information plutôt officielle et crédible.
Au demeurant, Monsieur votre fils Franck Biya convoite-t-il votre fauteuil magistral pour lequel d’autres postulants seraient admis au cachot ?
Céderiez-vous aux impulsions du cœur pour léguer pas moins que le Cameroun notre patrimoine commun à votre fils dans son ambition démesurée pendant que vous vous enfermez dans un mutisme obstiné qui n’infirme, ni ne confirme votre position par rapport à sa candidature en gestation eu égard à la marche de soutien (loin d’être un acte de terrorisme cette fois là) faite par la communauté Bamoun pour la circonstance ?
Seriez-vous capable ou coupable de succomber dans l’ombre aux effets bienfaisants de l’instinct paternel pour forcer la main du peuple à la faveur des instruments essentiels à votre disposition pour rompre la ligne de démarcation de vos objectifs escomptés ?
Dans l’un ou l’autre cas, la population tente de comprendre votre approbation tacite d’emmener votre peuple à la Démocratie et à l’opulence, promesse faite jadis à travers le micro du Journaliste Français, Monsieur Pierre Mourousi, à Radio Monte carlo.
A la différence du Cameroun, sous d’autres cieux, l’on prend soin, en amont, de former à ses nouvelles fonctions le principal acteur de ce jeu trouble, par son implication active dans les organes de base du Parti pour se familiariser avec les réalités du terrain d’une part, et son imprégnation dans l’administration publique pour puiser dans les citernes évasées de l’expérience dans les rouages de l’administration, d’autre part.
Pour illustration, nonobstant votre Doctorat en sciences politiques, votre proximité avec le Pouvoir n’avait d’égal que votre stabilité manifeste soit 20 ans durant (1962-1982) dans l’apprentissage (Théorique et Pratique) de la gestion du Pouvoir dans les couloirs du Palais sans vous lasser, comme aucun personnage au Cameroun ne jouit du bénéfice de ce prodige inoui. Alors, vous avez acquis les astuces dans les rouages de l’Administration Publique, l’expérience dans la pratique de la gouvernance tour à tour au cabinet civil, au Secrétariat Général à la Présidence de la République, à la primature et enfin votre parachutage juste à la Magistrature Suprême.
Par contre, votre fils sorti des champs d’exploitation du bois dans la forêt de l’Est inconnu du grand public et impéritie à la chose politique a tout simplement l’ambition de se hisser sans le moindre effort au sommet de la pyramide au nom d’une sacrée Démocratie tatillonne tapie au tréfonds des sérails de l’oligarchie absolue.
Excellence ! Monsieur le Président,
Au delà du fait que cette alternance constituerait une entorse à l’Unité Nationale devenue un leurre, entendu que nous régressons du concept de l’intégration nationale ‘’ au vivre ensemble’’ il y’a à encourir le risque d’une guerre civile la plus meurtrière d’Afrique en raison des affrontements inévitables d’une minorité fortement armée, bercée par l’ivresse du Pouvoir et déterminée à sauvegarder au prix du sacrifice suprême les intérêts claniques mal acquis si l’armée ne s’en mêle pas.
Face à une majorité obèse de la population sevrée de la mamelle nourricière, en marge du piédestal, décidée à jamais à renverser l’ordre établi pour se frayer un chemin et trouver une place sous le soleil, si ‘’les sardinards’’ ne s’en mêlent pas, aussi votre arbitrage impartial nous obligerait.
D’emblée, sur quel sacré électorat Monsieur votre fils fonde-t-il l’espoir pour diriger le Magistrature Suprême ? la population du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO) ? l’Ouest et le Littoral population éclairée témoin de notre décadence ?
Les nordistes prétendument bétail électoral victimes du régime, objet des conspirations malsaines et sordides, rendus proie de prédilection des Boko Haram, pris au piège dans le tourbillon infernal du 6 Avril 1984 avec son lot des préjudices humains ? seraient-ils capables de plébisciter le fils après 40 ans de règne du père dans la déchéance la plus totale d’une grande mission à vous confiée à la tête de la nation ?
Non ! ne soyons pas des enfants, sous le rapport de faculté de compréhension restons des adultes.
A priori, vous seul détenez la manivelle en main pour imprimer un mouvement de rotation capable de contribuer à contrarier, pour vaincre les forces antagoniques et favoriser cette alternance dans la transparence, ultime préalable pour doter le Cameroun enfin d’un Chef d’Etat qui jouira de l’aval du peuple pour l’accompagner à bon port dans tous les défis présents et futurs.
Ce prince viendrait de l’Est, de l’Ouest, du Sud ou du Nord. Comme il viendrait de l’intérieur ou de la diaspora, peu importe, pourvu qu’il soit le choix heureux du peuple souverain.
C’est la seule voie, peut être l’unique voie qui vous reste à présent pour inscrire votre palmarès en lettres d’or dans notre histoire riche en péripéties.
Cette voie est salutaire pour autant qu’elle sauvegarderait vos intérêts dans tous les azimutes au premier rang desquels l’intégrité physique de votre famille qui serait épargnée des flots en courroux de la population en raison du comportement humaniste remarquable et remarqué de votre épouse Madame Chantal Biya puisqu’il faut la nommer.
Faire profil bas serait tout à votre avantage car personne n’ouvrirait l’œil pour fureter dans la gouvernance d’un patriarche de 92 ans dont 43 ans de Pouvoir Suprême à l’horizon 2025, même si votre gestion du Pouvoir ne peut être un fleuve de tout repos.
En revanche, une chose est de ne pas relever des frasques notables à votre encontre, une autre est qu’au regard de la constitution, vous vous portez garant des errements attentatoires à l’éthique et à la probité dans la mesure où la Démocratie apaisée est votre programme, aujourd’hui elle est une offense à la mémoire de ‘’Périclès’’.
‘’Rigueur et moralisation’’ votre boussole mise à mal par les commis de l’Etat prévaricateurs sans vergogne de la fortune publique dont l’unité de gabegie est le milliard en raison de l’impunité. Jusqu’à date aucun franc saisi à titre symbolique pour réparer les préjudices infligés aux contribuables Camerounais.
Dans cet imbroglio, il faut tenir pour évident, la candidature de votre fils enfoncerait sans coup férir la porte de l’anarchie, voire l’oligarchie, qu’elle serait perçue comme un mépris, mieux, un défi à l’endroit du peuple dont la riposte ignoble, n’aurait d’égal que son ambition démesurée voie de préjudices incommensurables à toute la Communauté Béti.
Oui ! Pour la candidature d’un haut cadre Béti rassembleur, patriote, charismatique à l’élection présidentielle.
- Non à la candidature de Franck Biya à l’élection présidentielle. Libre à lui de continuer ses activités dans ce qu’il maîtrise le mieux, l’exploitation de la forêt.
On doit tenir pour évident ; pour une alternance réussie au sommet du l’Etat, les Candidatures doivent provenir de toutes les régions et de tous les horizons.
En conséquence, le Septentrion comptant près de 47% de la population camerounaise n’entend pas d’être exclu de l’élection présidentielle en raison du seul fait du renoncement à la candidature de nos leaders politiques d’opposition signataires de la plate-forme d’aliénation, de la trahison et de l’ignominie avec le Pouvoir. Tapis dans l’inconfort du banc abject de la compromission et de la docilité la conscience dans les chaussettes qu’ils se manifestent dans un mutisme aberrant même en face des situations préoccupantes et scandaleuses.
Pourtant ils sont légion les candidats qui triment dans les geôles de Kongengui et au Secrétariat d’Etat à la Défense et parmi eux, le Ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya (détenu politique) dont le délit retenu donne toujours froid au dos à savoir : ‘’20 ans d’emprisonnement pour délit de complicité intellectuelle’’ qui ne figure nulle part dans nos textes de lois. Pendant que dans le même temps les dossiers des scandales perpétrés sur l’arrimage de la Crtv sur satellite, la dotation des ordinateurs aux étudiants, le Covid-19, la Can Total Energies 2019, la somme allouée à coût de milliards pour la mission de localisation en vu de l’évaluation des capitaux placés dans les paradis fiscaux par nos compatriotes à travers le monde sont classés minutieusement dans les archives de l’histoire.
La curiosité perceptible est d’autant plus incompréhensible que ses co-accusés notamment Monsieur Yves Michel Fotso DG de la Camair condamné à perpétuité et l’ex-Premier Ministre Ephrain Inoni vaquent librement à leurs occupations en Europe, nantis de passeports dûment visés à la sortie par l’autorité compétente.
Quant à l’honorable Meva’a M’eboutou, le grand argentier, il roule carrosse, si haut perché, très bien placé à l’échelle de l’immunité parlementaire au titre de Secrétaire Général du Sénat.
Pourtant quand la sentence est équitable, il est aise pour le coupable de purger sa peine, hélas !.
En outre, la détention de Monsieur Iya Mohamed ex-Dg de la Sodecoton à l’issue d’une conspiration malsaine et ignoble se tenant de très près au libertinage excédent instruite à mondo vision par son adversaire Monsieur Bell Joseph Antoine, candidat malheureux à la présidence de la Fécafoot sous le témoignage de l’assistance, nous rappelle les œuvres de Kafka. Quant à Monsieur Amadou Vamoulké ex-Dg de la Crtv son cas déferle la chronique et laisse le peuple pantois. Ceux qui purgent injustement des peines lamentables, inhumaines dans nos prisons pour des raisons inavouées ne sont pas de reste.
De qui donc tiendrai-je cette audace prétentieuse de vous interpeller pour surseoir à la candidature de votre fils à votre succession ?
- Je le tiens de ma conscience fêlée mise à rudes épreuves du doute, car il est à redouter que demain soit porteur d’orage.
- Je le tiens de ma culture, mon éducation, mon attachement indéfectible à la vérité comme l’un des 4 piliers de la vertu cardinale.
- Je le tiens de ma responsabilité parentale, mon inquiétude obsédante de voir cette jeunesse en marge du piédestal tenir désormais à travers les réseaux sociaux de propos émétiques et orduriers attentatoires à l’élite politique du Septentrion signataire avec le Pouvoir Rcpc la plate-forme de l’ignominie prétendument salutaire qui la cloue au pilori, rendue comme joug de sa déchéance, qu’elle décide de rompre pour se libérer au risque d’être une victime expiatoire, chair à canon de l’armée fidèle aux institutions républicaines.
- Je le tiens enfin de mon devoir de citoyen patriote disposé à vous apporter ne serait ce qu’au prorata d’un iota, ma modeste contribution pour la consolidation de la paix, l’Unité Nationale dont vous êtes le légitime garant de par la Constitution.

En conclusion, avec un peu de recul la sagesse recommande d’aller jusqu’à la limite de la frontière de l’orgueil et du triomphalisme de bas étage pour tenir un Forum de réconciliation nationale et de réhabilitation de la mémoire du Président Ahmadou Ahidjo dans la même salle du Congrès à Bamenda.
Lieu des conspirations tendancieuses auquel la Providence oppose le lieu de la fournaise ardente de la pénitence, où le 24 Mars 1985 l’Union Nationale Camerounaise (Unc) est devenue le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), la République Unie du Cameroun rendue République du Cameroun sans autre préalable, sous l’acclamation de l’assistance prise à témoin face à cette conjuration de mauvais augure.
A présent l’économie du Septentrion est fortement sinistrée en raison de l’épineux problème des délestages qui plombent les activités des petits métiers, le manque d’eau minimum vital indispensable à l’existence expose la population à toute sorte des maladies toute chose qui nous cause des préjudices çà et là mettant la jeunesse en marge du piédestal tant elle en conçoit un vif désappointement, souffrant dans sa chair les affres d’un Pouvoir débridé qui fait fi de toute l’éthique.
Par contre, nonobstant tout ce qui précède vous pouvez toujours nous emmener vers l’oméga d’un lendemain qui chante. De grâce, veuillez à bien vouloir favoriser un cadre propice à la relecture de la Constitution et le code électoral contondant, pour parvenir à un consensus par rapport aux lois et règlements qui nous gouvernent afin d’organiser des élections transparentes au respect des principes démocratiques.
Rassurez-vous Excellence,
Un four à l’intérieur duquel la température ne cesse de monter risque fatalement d’exploser si l’on ne songe pas à verrouiller les soupapes de sureté. Après deux foyers de tensions notamment la tentative de sécession dans le Noso, le Boko Haram dans l’extrême-Nord, le troisième foyer résultant d’une succession bâclée mal négociée sera fatal pour la sous région Cemac dont notre pays le Cameroun en est la locomotive.
Le Cameroun cette mosaïque de peuple de plus de 300 différentes ethnies avec son histoire pleine de péripéties n’est ni le Tchad, ni le Gabon encore moins le Benin pour tenter une succession hasardeuse découlant des conclusions hâtives à l’emporte pièce aux conséquences dramatiques incommensurables aussi cette alternance interpelle votre devoir indubitablement.
Vivement la tenue de ce forum pour fixer enfin la date du retour officiel en terre Camerounaise, la dépouille mortelle de feu S.E Ahmadou Ahidjo Président de la République du Cameroun, Chef de l’Etat, avec tous les honneurs et la considération dus à son rang.
Sinon la Providence est aux commandes, redoutons le pire à la 3e République.
Très haute considération.
Ampliations (ATCR) Garoua, le 24 Juillet 2022
Gouverneur Région du Nord Le Président de l’Association pour
Préfet Département Bénoué la Défense des Droits des Opprimé(e)s
Commissaire Spécial GRA (ADDO)