Par Pierre Laverdure OMBANG
L’un des points de convergence de ces multiples sorties autour de la visite annoncée du président français en terre camerounaise, c’est notamment la question préoccupante de l’alternance. S’il semble être confirmé que Emmanuel Macron séjournera au Cameroun du 25 au 26 juillet prochain , une certitude y est pour tous , il abordera avec le président camerounais , le Cameroun après lui. Comme bon nombre de pays observateurs du Cameroun , cette question préoccupe. L’après Biya est au centre des attentions.
”Parce que tous les analystes sérieux redoutent des violences interminables, surtout entre les factions internes au régime PR_Paul_BIYA, Paris encourage à une transition inclusive qui assurerait un passage de témoin sans grands heurts», a tweeté le journaliste camerounais Alex Gustave azebaze.
Comme le journaliste , l’écrivaine française d’origine camerounaise Calixte qui n’a pas manqué d’interpeller dans une tribune libre le chef de l’État français sur l’opportunité de cette visite au moment où le Cameroun engage inéluctablement sa marche vers l’alternance politique au sommet de l’état. Un ensemble d’interrogation , comme pour ironiquement savoir les raisons véritables de la visite de Emmanuel Macron à ce moment crucial .
“Que venez vous donc faire par ici en ces temps troubles de notre histoire ?…
Venez-vous pressé par le désir de reconnaître les crimes de la France et présenter des excuses à ce peuple meurtri ? Venez-vous établir des relations de respect mutuel ? Venez-vous pour adouber un homme pour la transition au Cameroun, cette transition dont on parle et qui n’est pas si lointaine ? s’interroge l’ecrivaine qui laisse lire plus bas dans sa lettre à Emmanuel Macron que
” Pour l’ensemble des camerounais vous êtes le mal venu ! Ils savent que vous ne leur voulez aucun”
En rappel, la politique étrangère de la France où tout du moins la diplomatie française, est une politique menée vis-à-vis des autres pays dont notamment ceux de l’Afrique centrale et une partie de l’ouest en vue de favoriser ses intérêts géostratégiques, politiques et économiques. Sur ce point , les avis ne divergent point. Tous ou presque reste bien conscient que l’histoire de la France est depuis très longtemps marquée par son influence sur le plan international et notamment sur les pays africains et du coup sur le Cameroun aussi.
Si cette visite annoncée du président français au Cameroun à l’évidence fait de ”grands bruits” dans l’opinion.
Elle intervient si elle a lieu de le redire dans un contexte où le Cameroun a travers son gouvernement de Yaoundé n’a pas encore digéré les échanges entre le président français directs avec des personnes jusqu’ici considérées comme des activistes hostiles au gouvernement de Monsieur Biya. Yaoundé , lui aussi par ailleurs est accusé par Paris de s’être stratégiquement rapprocher de Moscou.
Il faut dire que le Cameroun et la Russie de Vladimir Poutine viennent de signer un accord de coopération militaire. Des accords de coopération militaire qui étaient encore il y’a quelques temps la ”chasse garder ” de la france. Des relations que les analystes présentent comme détériorées entre Paris et Yaoundé après des propos tenus par Emmanuel Macron en 2020 sur le régime de Yaoundé. Le gouvernement camerounais qui avait de fait accusé ,le président français d’ingérence dans les affaires internes camerounaises pour les libération de ceux que il considérait comme des prisonniers politiques.
Mais aussi et surtout pour les analystes de tout bord au Cameroun,au crépuscule d’une gouvernance à huit clos, la visite du président français ne saurait être fortuite car ici il ne se passe plus un jour au sans qu’on évoque la question de l’alternance à la tête de l’Etat. Un changement inéluctable qui la France ne voudrait certainement pas vivre en spectatrice. Car en cette fin de règne du Président Paul Biya,. faut voir une alternance systémique, ou du moins politique, qui est sinon , la chose la plus attendue au Cameroun et même au-delà des frontières nationales.