Cameroun > Approvisionnement: Vers une fin d’année sans carburant dans le pays

Par Joseph OLINGA N.

Le trader «Mocoh», acquéreur exclusif du marché de fourniture du carburant «Super» au Cameroun tire la sonnette d’alarme. Pour avoir du carburant à la pompe au Cameroun, «l’urgence réside dans le remboursement immédiat du solde très important des manques à gagner.» Le négociant international, spécialisé dans la fourniture en hydrocarbures explique que «depuis la crise Russie-Ukraine, le montant des manques à gagner s’est envolé pour atteindre des sommets inégalés : 1000 milliards de Francs Cfa.»

Pour l’essentiel, les principaux marketers camerounais, Mocoh (super), Totsa (gasoil) e Sahara Energy (Jet 1) ainsi que leurs banques expriment leur incapacité à approvisionner le Cameroun en carburant. «Le retard dans le remboursement de ces manques à gagner asphyxie les marketers et leurs banques. Ils se trouvent dans l’incapacité d’ouvrir des lettres de crédit, mode de paiement essentiel pour l’approvisionnement en produits pétroliers.»
Baisse des stocks

En clair, traders, marketers et économistes soutiennent que l’absence des lettres de crédit à pour conséquence de ralentir les approvisionnements. Une réalité qui explique les pénuries de carburant observées depuis quelques temps dans les principales villes du Cameroun. Une baisse des stocks dans les points d’approvisionnement de Douala et Limbé.
Faut-il s’inquiéter ? Pour sûr, les principaux traders rassurent sur la disponibilité des cargaisons sur les côtes Ouest africaines, il réside néanmoins un problème de timing. Dans une perspective plus optimiste, traders et marketers soulignent que «la situation actuelle est déjà en elle-même un aléa provoquant des retards de livraison et, assurément, des risques de rupture à la pompe.»