Accueil Opinion Cameroun > Assassinat de Martinez Zogo: Le gong de la chute ou du relèvement 

Cameroun > Assassinat de Martinez Zogo: Le gong de la chute ou du relèvement 

Le meurtre inacceptable du journaliste d’Amplitude Fm émettant dans la capitale camerounaise, n’a pas encore fini de délivrer toutes ses implications. L’unique certitude est que rien ne sera plus comme avant.

Par panorama papers
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Par Léopold DASSI NDJIDJOU

Le sang des journalistes doit certainement réclamer justice avec insistance auprès de Dieu, le juste juge. Sa mort est à tout point de vue comparable au meurtre du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, le 2 octobre 2018 au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul, qui avait défrayé la chronique, secouant le royaume dans tous les sens du terme. L’assassinat de Martinez Zogo se gère désormais dans les plus hautes sphères de l’Etat.

C’est la présidence de la République qui donne désormais des instructions pour la diligence des enquêtes. Et les suspects qui sont aux arrêts ne sont pas les quidams des quartiers malfamés qui tuent souvent pour un sou. C’est du beau monde, du jetset des affaires et de l’Etat. Si la présidence s’en ai saisi, il est fort à parier que comme il en avait été de l’assassinat immonde, sauvage et barbare de Jamal Khashoggi, la pression aura été forte. Elle l’a été effectivement car la presse mondiale a fait écho de l’assassinat de Martinez, jetant au passage un certain discrédit sur le régime de Yaoundé. Et pour ne pas arranger les choses, certains médias franchissaient le pas en mettant ce meurtre au compte de Paul Biya.

D’ailleurs, certains chefs traditionnels de la Lékié n’étaient pas passés par quatre chemins pour le marteler, poussant la hardiesse au point d’annoncer que leur fils sera inhumé au caveau familial présidentiel. De même le journaliste saoudien avait été dépecé, tué dans une extrême violence où seul quelques-uns de ses organes avaient été retrouvés. Son mal à lui était de critiquer sans retenue la famille gouvernante de son pays. Ce meurtre avait jeté un froid entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis de Joe Biden qui sur ces faits macabres avait exigé que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les coupables soient jugés et condamnés.

Tous les doigts accusateurs étaient pointés vers la famille royale, jusqu’à ce que l’invasion de l’Ukraine par Poutine vienne changer la posture américaine vis-à-vis de son allié saoudien, au nom de realpolitik. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan n’était pas en reste car le crime était perpétré sur son sol. Paul Biya a donc vite pris les choses en main, court-circuitant au passage les velléités internationales pour mieux gérer les implications judiciaires et politiques en interne. La dimension des sévices assénés au corps du journaliste était en soi un message envoyé à qui de droit. Aux journalistes pour qu’ils prennent peur et s’interdisent de fouiner partout, de plonger leur nez dans « les affaires des autres » ? Il est naïf de croire que c’est seulement aux hommes des médias que le message était adressé. Pour traumatiser les journalistes, on les envoie en prison, on les bastonne dans la rue ; mais assassiner Martinez Zogo comme on l’a fait, instillait une peur sur toute la Nation et surtout dans la cité capitale.

Aujourd’hui, en observant le pedigree des suspects et leur poids sur la scène nationale, on se trouve à suspecter que le message s’adressait aux autorités supérieures pris certainement dans des antagonismes (politiques ou autres) qui échappent au bas peuple. Toujours est-il que l’entrée en scène du numéro un camerounais dans l’affaire, risque de secouer le landernau politique pour longtemps car il lui faudra d’abord décrypter tous les codes de cet assassinat barbare. Par la suite, ce faisant et comme l’actualité le révèle, les gros poissons et les gros bonnets, les caciques et les thuriféraires du régime, dans le chassé-croisé des stratégies pour la captation du pouvoir risquent de payer très gros.

A ce jour, on en est seulement à la phase des enquêtes judiciaires et tout le sérail est en émoi. Qu’adviendra-t-il quand sera l’heure des suites politiques de l’affaire ? Comme on le voit, le pouvoir n’appartient pas aux plus forts ou au plus rusés. Ce n’est pas ceux qui courent vite qui remportent le prix, mais ceux qui courent de manière à le remporter. Et pour cela, il faut l’humilité, la crainte et le respect des autres.

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