Par Mon’Esse
Ils sont six, les chefs traditionnels du département de la Lékié (Centre) à avoir signé le document. Certains, parmi eux étaient jeudi à Ebogo III, sur ce terrain vague où le corps mutilé de Martinez Zogo a été retrouvé en état de décomposition avancée.
Les gardiens de la tradition ne se sont pas contentés d’un rituel, sur ces lieux où la dépouille de leur fils, de son vrai nom Arsène Salomon Mbami Zogo, a été abandonnée par ses bourreaux. Criant à un «crime impliquant les services de sécurité de l’Etat», ils ont lu une déclaration qu’ils entendaient également déposer à la présidence de la République.
Présenté comme un soutien fervent du régime de Yaoundé, les populations de la Lékié entendent ainsi exiger que justice soit rendue, que les criminels soient arrêtés et châtiés conformément à la loi.
Au vu des défis lancés aux communautés éton, manguissa et batchenga, «dans leur ensemble», les signataires de la déclaration décrètent comme «morte», dans la Lékié la journée du 30 janvier. Dans le même temps, ils refusent ce corps bourré d’asticots et le remettent au président Paul Biya, qu’ils se disent prêts à accompagner dans son caveau familial à Mvomeka’a pour l’inhumation.
Il s’agit ici de l’un des actes les plus marquants depuis la découverte, dimanche dernier dans une carrière de latérite, du corps mutilé du chef de la chaîne Amplitude FM émettant depuis la capitale, Yaoundé. Un Martinez qui s’était, résolument, rangé derrière ceux qui hurlent contre les prédateurs de la fortune publique.
Il convient d’indiquer qu’après l’autopsie médicale, pratiquée sur son corps et qui a révélé d’atroces mutilations pendant sa mise à mort, aucune enquête officielle n’a été révélée jusqu’à ce jour en dépit d’une mobilisation nationale et internationale rarement vue depuis son enlèvement, le 17 janvier au soir devant une brigade de gendarmerie au portail fermé et où voulait trouver refuge la victime, qui se voyait poursuivi par ses futurs bourreaux.