Par Léopold DASSI NDJIDJOU
« A tout prendre, il nous reste quelque douze mois de vie dans cet hémicycle après les 48 que nous avons déjà passés ensemble. Un regard rétrospectif sur le temps écoulé m’amène à me poser la question suivante : qu’avons-nous fait de ces 48 mois de notre mandature ? Avons-nous tous été réellement à la hauteur de la confiance placée en nous par les camerounaises et les camerounais », s’est interrogée la doyenne d’âge en s’adressant à ses collègues députés.
Dans la foulée, elle a tranché en indiquant que la mention d’appréciation d’ensemble qu’elle donne à ces quatre années de vie législative est « peut mieux faire ». Une autre façon plus diplomatique ou courtoise d’avouer que les députés n’étaient pas dévoués à l’œuvre parlementaire. L’honorable dame n’a pas épargné le vocabulaire mordant pour dépeindre les quatre années écoulées de la législature qui va à son terme.
« Nous sommes habitués, nous les députés, à interpeller les autres. Rarement et même jamais, nous n’avons pris le temps de faire notre introspection, c’est-à-dire notre propre examen de conscience. En ma qualité de doyenne d’âge et sans prétention aucune, de m’ériger en donneuse de leçons, c’est à cet exercice que je voudrais vous convier ce jour »,
a lancé à cet égard la doyenne d’âge dans son discours d’ouverture.
Sans vouloir mettre tous les œufs dans un même panier a-t-elle tempéré dans ce sens,
« il nous a été loisible de constater qu’au-delà de l’inertie des uns, d’autres beaucoup plus, se sont abimés dans des comportements tels que l’intrigue, la délation, les dénonciations calomnieuses souvent par réseaux sociaux interposés, les guerres de positionnement, l’affairisme et la recherche effréné de l’argent.
L’absentéisme à l’hémicycle. Oui l’absentéisme !! C’est au forceps que nous atteignions parfois le quorum requis pour la tenue de nos séances », a cinglé tristement la femme politique. Autant dire tout simplement la piètre figure du député camerounais, pris au dépourvu dans ses errements. En dehors de l’absentéisme notoirement reconnu, elle est revenue sur les jeux politiciens des députés empressés dont parlait il y a quelque temps le patron de la Chambre, Cavaye Yeguie Djibril himself. Il avait alors déploré les tacles irréguliers, les crocs en jambes, les peaux de banane, avant de conclure en demandant à ses collègues de se calmer car disait-il, « God time is the best ». La doyenne d’âge n’en est pas si éloignée car elle déplore l’affairisme des députés et la guerre de positionnement surtout à la fin de la Législature.