Par Mon’Esse
Le Cameroun pourrait ramener son taux de pauvreté de 15% à 3% d’ici 2050, s’il entreprend de solides réformes suscitant des investissements en faveur de l’action climatique, selon un rapport de la Banque mondiale.
Des investissements, à hauteur de 58 milliards de dollars en faveur de mesures d’adaptation et d’atténuation au cours des 10 prochaines années, pourraient ainsi faire de l’action climatique une opportunité, et se traduire en une croissance de l’ordre de 1% du produit intérieur brut (Pib) en 2050.
Une approche de statu quo n’étant pas envisageable, l’économie camerounaise pourrait perdre jusqu’à 10% de son Pib d’ici 2050 si des mesures d’adaptation climatique ne sont pas prises d’urgence.
La gouvernance représentant un domaine de réformes transversal, le rapport de l’institution financière présente une série de recommandations spécifiques à même d’induire des gains de développement et d’adaptation au changement climatique dans les secteurs prioritaires : l’agriculture, la foresterie et l’utilisation des terres ; les villes ; le capital humain ; et l’infrastructure.
Les riches écosystèmes du pays n’ont pas amené la richesse économique, et se trouvent menacés par le changement climatique et des pratiques non durables, constate la Banque, affirmant que plus de 1,5 million d’hectares de forêts ont été perdus entre 2001 et 2020.
Les changements de température, de pluviométrie et la sécheresse exposant davantage les populations aux risques de pauvreté et de famine, environ 2 millions de personnes vivent aujourd’hui dans des zones affectées par la sécheresse.
«Dans la région de l’Extrême-Nord, note le rapport, les enjeux liés à la sécurité alimentaire, la dégradation des terres et la sécheresse exacerbent les conflits autour de ressources naturelles de plus en plus rares.»
Pour directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, Abdoulaye Seck, les premières victimes du changement climatique sont les populations les plus vulnérables, car elles voient leurs moyens de subsistance et leurs foyers sévèrement affectés. «1,3 millions de personnes supplémentaires risquent de tomber dans la pauvreté, surtout dans les zones rurales, si des mesures urgentes ne sont pas prises pour promouvoir une croissance rapide, résiliente et inclusive.»
Pour couvrir les interventions d’adaptation et d’atténuation, la Banque mondiale estime les besoins de financement à 58 milliards de dollars, le secteur privé étant pour sa part appelé à jouer un rôle essentiel pour aider le Cameroun à atténuer les impacts du changement climatique.
