Par Mon’Esse
Le 13 juin, un décret du président Paul Biya a limogé Gilles Hervé Essome Ekoum de son poste de chargé d’études au secrétariat des conseils ministériels. Remis à la disposition du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, il est remplacé par dame Dimale née Eugénie Dimodi Woukitty.
En poste depuis une année, sa disgrâce est intervenue alors que cet administrateur civil, objet d’enquêtes judiciaires, est selon des sources introduites détenu depuis le 13 mai au secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) en charge de la gendarmerie. Ces sources précisent que l’infortuné, devenu l’ennemi juré du ministre d’Etat et secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), Ferdinand Ngoh Ngoh qui l’accuse d’avoir fait fuiter des «informations sensibles» sur les réseaux sociaux.
Présenté comme «la taupe du Palais présidentiel», Gilles Hervé Essome Ekoum subit ainsi les foudres d’un homme qui en privé le présente comme un agent de renseignement au service d’un autre ministre d’Etat en charge de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso.
Dans les cercles du pouvoir, l’animosité entre les deux responsables de l’exécutif n’est plus à démontrer. Dans le sérail, MM. Ngoh Ngoh et Esso sont connus pour entretenir des rapports de défiance, et ce depuis des années. Aujourd’hui dépositaire d’importantes prérogatives auprès d’un chef d’Etat de près de 90 ans, le premier cité donne en effet l’impression de détenir les vraies clés du pouvoir de Yaoundé.
«Après l’avoir mis sur table d’écoute pendant de longs mois, le Sg/Pr a fini par se convaincre que Gilles Hervé Essome Ekoum roulait pour sa perte», explique une source introduite. Et d’expliquer que Ferdinand Ngoh Ngoh, plutôt que de le faire exploiter par la police, qui lui serait hostile, a préféré le mettre à la disposition de la gendarmerie dont le patron, Galax Etoga, est l’un de ses obligés.