Par Ilyass Chirac Poumie
Le groupe de pays émergents composé du Brésil, de la Fédération de Russie, de l’Inde, de la République populaire de Chine et de la République d’Afrique du Sud (Brics) pèse, en moyenne et sur la période 2018-2022), 29% des échanges globaux du Cameroun (importations et exportations) contre 21% pour les 7 puissances économiques mondiales (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande Bretagne, Italie et Japon) regroupés au sein du G7, selon une revue publiée jeudi par l’Institut national de la statistique (Ins).
Pendant la période sous revue, le déficit commercial avec le G7 s’est chiffré à 1461 milliards de francs, représentant un déficit moyen annuel de 292 milliards de francs et un poids moyen de 21% du déficit commercial global, l’Italie étant en outre le seul pays de ces deux groupes de partenaires qui enregistre une balance commerciale excédentaire avec le Cameroun depuis 2014.
Si la balance commerciale du Cameroun avec le G7, tiré par l’Allemagne, la France et le Japon, est structurellement déficitaire et évolue en dents de scie, la même tendance est constatée avec les Brics bien que le déficit commercial avec ce dernier groupe soit plus accentué.
Ainsi, sur la période 2018-2022, le déficit commercial avec les Brics s’est chiffré à 2088 milliards de francs, soit un déficit moyen annuel de 418 milliards de francs représentant un poids de 30% du déficit commercial global du Cameroun.
Entre 2018 et 2022, le G7 et les Brics ont fourni au Cameroun des marchandises d’une valeur respective de 4091 milliards de francs (21%) et 5581 milliards de francs (29%) respectivement, détenant ainsi, sur cette période, 50% des parts du marché camerounais.
Sur la période concernée 2018-2022, mentionne l’Ins, les importations d’origine G7 sont essentiellement tirées par la France, avec une moyenne annuelle de 326 milliards de francs, suivie par les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Italie.
Sur les cinq dernières années (2018-2022), les exportations du Cameroun vers le G7 et les Brics représentent de 51% des exportations globales, soit 29% vers les Brics et 22% à destination du G7.
A fin juin 2023, la dette de l’Administration centrale issue des bailleurs multilatéraux est évaluée à 3830 milliards de francs avec pour principaux créanciers que sont la Banque mondiale (38% de la dette multilatérale), le groupe de la Banque africaine de développement (Bad, 27%) et le Fonds monétaire international (Fmi, 21%).
Au plan de la dette bilatérale, l’Ins l’estime à 3200 milliards de francs au 30 juin 2023. Celle-ci est détenue par les Brics (68% de la dette bilatérale) principalement la Chine et le G7 (27%), particulièrement la France.
S’agissant de la dette commerciale, l’encours est de 970 milliards au 30 juin 2023 principalement constituée de 56% d’Eurobonds émis en 2015 et 2021, et de 10% envers la Bank of China.
Plus simplement, la dette multilatérale du Cameroun est contrôlée à 60% par la Banque mondiale et le Fmi, permettant de soutenir les équilibres budgétaires et de financer la mise en œuvre de certains projets dans le domaine de l’électricité, de l’agriculture, de l’élevage et d’autres infrastructures. Ce financement a aussi favorisé la mise en œuvre de certains projets sociaux à l’instar de l’appui à la réforme de l’éducation, l’autonomisation des femmes du sahel, les filets sociaux, etc.
Le Brics se démarquent et se présentent, par ailleurs, comme principal partenaire du Cameroun, achetant 29% des produits exportés et fournissant 29% de produits importés. Le G7, quant à lui, achète 22% des exportations et livre 21% des produits importés.
L’Ins note en outre que la dette bilatérale du pays est détenue à 68% par les Brics, la Chine à elle seule concentrant actuellement 65,5% de l’encours de la dette bilatérale totale, loin devant la France (25,3%).