Par Éric Boniface Tchouakeu
C’est sous le thème :
« Résilience et travail décent : agir ensemble au sein du monde du travail pour améliorer les conditions de vie et l’inclusion sociale. »
En 1886 sous la pression syndicale, plus de 200.000 travailleurs américains ont obtenu la journée travaillée huit(08) heures de temps. Précisément, le premier jour du mois de mai de cette année là, une grève généralisée suivie par 400.000 salariés a paralysé de nombreuses usines à Chicago dans l’Etat d’ Illinois, aux Etats-Unis d’ Amérique.
Comme d’autres travailleurs, les grévistes réclamaient la journée de huit (08) heures de travail. Mais les patrons s’y opposaient et le mouvement s’est poursuivi jusqu’au 04 mai 1886.
Lors d’une manifestation, une bombe a visé les policiers qui ont riposté à leur tour. Plus de dix (10) morts ont été enregistrés, et les manifestants ont obtenu gain de cause.
C’est en substance l’origine de l’institutionnalisation du 01er mai comme journée internationale des travailleurs. Il s’agit donc d’un jour de revendications et de conquête des droits pour ces derniers.
Il n’est cependant pas certain que tous les travailleurs aient cela en mémoire au Cameroun à l’occasion de la commémoration du 01er mai.
La célébration de l’édition 2023 a été marquée par le retour de la traditionnelle parade des travailleurs au Boulevard du 20 mai à Yaoundé et un peu partout dans le pays à l’initiative du Gouvernement.
De tels rassemblements n’avaient plus été organisés depuis mai 2019 à cause de la pandémie du Covid 19.
Généralement en cette circonstance, les travailleurs sont intéressés par la parade et surtout les agapes qui s’en suivent, bien plus que par des discours des syndicalistes qui essayent tant bien que mal, de présenter un état des lieux du monde du travail.
Le positionnement des travailleurs par ailleurs transformés en « agents publicitaires » des structures qui les emploient et la faible sonorisation des espaces ne permettent pas souvent à bon nombre de ces derniers, d’écouter les prises de paroles de leurs « représentants. »
Et pourtant, les difficultés sont nombreuses pour les travailleurs au Cameroun. Elles concernent notamment la faiblesse du pouvoir d’achat en dépit d’une récente augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), et des salaires des fonctionnaires.
Les prix de nombreux biens et services ne cessent d’augmenter sur le marché, suite notamment à la revalorisation des prix de certains produits pétroliers.
On peut également mentionner comme problème, la précarité de nombreux emplois et la fragilité des travailleurs devant leurs employeurs dans un contexte de rareté des emplois.
Ce ne sont là que quelques réalités qui demeurent maintenant au fil des ans après la fête.
